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Recours et désamours

A première vue, les 53 % de sympathisants UMP qui rêvent d'un grand retour en politique de Sarkozy prennent pour l'instant leurs désirs pour des réalités. Et à défaut du come-back de Nicolas, ils vont avoir droit à une espèce de primaire à droite entre François, Jean-François, plus peut-être Nathalie et Christian et qui promet d'être pittoresque et ravageuse car le pluralisme interne au parti n'est pas forcément l'exercice que la droite française maitrise le mieux.
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Cela dit, tôt ou
tard, il faudra bien que le champion déchu se choisisse un destin car il n'a
pas l'âge de la retraite. Et trois solutions s'offrent à lui : détour,
retour ou recours.

Le détour. Se
détourner de la politique. Faire autre chose, faire de l'argent et se la couler
douce avec Carla et Giulia : franchement, ca ne colle pas avec le
bonhomme. Et quoi qu'il dise, on le voit mal se satisfaire d'un statut d'avocat
d'affaires ou de conférencier géopolitique itinérant façon Clinton ou Blair.

Le retour. A la va
vite et plus ou moins improvisé pour battre le fer tant qu'il est chaud et
savonner la planche de son successeur serait maladroit et contre productif. Et
le coup de semonce sur la Syrie en plein mois d'août ressemble plus à un ballon
d'essai qu'à une amorce de reconquête.

Reste le recours.
Stratégie très gaullienne qui consiste à laisser un certain vide s'installer
pour mieux le combler à la demande générale. A cet égard, les prémisses de la
guerre des chefs qui couve à l'UMP donnent à Sarkozy l'assurance que les
sympathisants qui le regrettent vont progressivement passer de 53 à 90%. Et il
sera bien temps, alors, que le loup sorte du bois et que le naturel autrefois
chassé revienne au galop.

En politique comme
dans la vie, le recours est le seul remède au désamour. Et c'est en pratiquant
le premier que Sarkozy pourrait effacer le second.   

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