St André, priez pour nous !
Pas comme les autres son parcours mondial où l’on a vu les bleus tantôt bafouiller leur jeu comme des cancres et parfois le pratiquer comme des agrégés es ovalie. Une défaite en finale pas comme les autres car infiniment plus belle que certaines victoires étriquées qui l’avaient précédées. Un coach pas comme les autres. Marrant, charmant, poignant mais aussi méchant, clivant et déroutant. Des journalistes pas comme les autres, plus royalistes que les rois du rugby et que seuls impressionnent des essais de 80 mètres comportant 20 temps de jeu et 18 passes dont la moitié de chisteras.
Enfin, un retour au pays et un accueil pas comme les autres non plus. Réception à l’Elysée, mini parade place de la Concorde, et journal de 20h de TF1. Il ne manquait que le Fouquet’s. Car, toute plaisanterie mise à part, on est aussi l’un des rares peuples à célébrer les défaites à condition qu’elles aient de la gueule. C’est une affaire de fierté. Un truc typiquement français. A ne pas expliquer à un Anglo-Saxon. Il ne pigerait pas.
Étonnant esprit du rugby franchouillard décidément pas comme les autres. Ni meilleur. Ni moins bon. Mais différent. Comme si, chez nous, le rugby n’était pas encore tout à fait un sport professionnel.
_ On a perçu beaucoup de résurgences d’amateurisme dans le parcours du XV de France à l’autre bout du monde. On a bien senti que les différents clochers du rugby, Berjaliens, Auvergnats, Basques et Toulousains ont du mal à jouer ensemble jusqu’à ce que la Patrie soit en danger. Et, quand elle est en danger, le miracle se produit. N’empêche que cette incapacité à assurer l’ordinaire et ce maladif besoin d’adversité pour se réveiller est une exception française que le successeur de Liévremont sera bien inspiré exorciser. Saint André, priez pour nous !
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