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Une certaine idée du sport

A première vue, le hasard ou plutôt le destin ne fait pas bien les choses. Sale coup vraiment que le marathonien Alain Mimoun, médaille d'or aux jeux de Melbourne en 1956 meure à l'âge de 92 ans à la veille du départ du 100e tour de France cycliste. Fâcheuse coïncidence de l'actualité car on a pu aussitôt peser dans les médias le poids de l'un et le poids de l'autre. Quelques lignes pour Mimoun, des centaines pour le tour.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Signe des temps, le décès de l'un des plus grands sportifs
du siècle dernier est passé presque inaperçu par rapport aux préparatifs de la
Grande Boucle. Quelques images d'archives en noir et blanc ne pèsent pas lourd
face aux publireportages et autres émissions spéciales dont les radios et
télévision nous ont gavés quelques heures avant les premiers coups de pédales
des cyclistes qui vont fasciner le petit monde des médias pendant trois
semaines. Ce qui se conçoit avec sept millions de spectateurs au bord des routes
et un milliard de téléspectateurs de 80 pays devant leurs écrans plats.

Face à cette diarrhée médiatique pour une entreprise
mercantilo sportive dépourvue de toute éthique et dont les vainqueurs sont
aussi forcément des tricheurs comme dirait Lance Armstrong, qui en connaît un
rayon, l'oraison funèbre pour Mimoun n'aura pas pesé lourd.

On a en en beaucoup plus lu, vu et entendu sur les malheurs
de Jalabert ou les pétages de plombs de Bernard Hinault, quittant les plateaux
de télé dès qu'on lui parle du dopage que sur les exploits humains et sportifs
du plus grand sportif que l'Algérie ait donné à la France.

Mimoun n'était pas qu'un grand sportif, c'était un grand
homme, honnête, généreux. Et qui pleurait en entendant la Marseillaise. Et qui
avait "une certaine idée du sport" comme son héros, le général De
Gaulle avait "une certaine idée de la France". Autre temps, autres
mœurs. Mimoun est mort, vive le tour.

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