Vie, gloire et mort
Dès l'annonce de son décès, Delarue, la star
du petit écran aura eu droit à un dithyrambe corporatiste qui sans être immérité
fut trop unanime pour n'être pas gênant. Egalement gênants, mais pour des
raisons diamétralement opposées, les épitaphes peu amènes qu'on a pu lire ici et
là sur le metteur en scène britannique Tony Scott, spécialiste des films
d'action sans trop de gamberge et dont beaucoup d'apprentis critiques se sont
empressé de rappeler qu'il n'était ni Bergman, ni Godard.
Politiquement correct en revanche, et
historiquement juste, aura été l'hommage posthume quasi planétaire rendu à Neil
Armstrong, le premier homme qui a marché sur la lune.
Ce qui différait chez eux, outre leur âge,
leur profession et leurs mérites respectifs qu'il ne servirait à rien de
comparer à l'heure du jugement dernier c'est leur rapport à la célébrité.
Jean-Luc Delarue en avait soif. Tony Scott en vivait. Neil Armstrong la fuyait.
La seule chose qui les rassemble aujourd'hui est la quasi concomitance de leurs
disparitions. Le fait qu'ils se soient disputés une dernière fois la une de
l'actualité.
De la mort du jeune premier de la télé, on
retiendra la brièveté et la vanité de la condition humaine. Du décès du super
héros de la NASA, on se souviendra que la plupart des hommes meurent dans un lit
et de façon tragiquement banale, quand bien même ils auraient vécu des aventures
extraordinaires. Enfin de la mort volontaire du metteur en scène grand public,
on se rappellera ce disait Albert Camus. " Il n'y a qu'un problème philosophique
vraiment sérieux : c'est le suicide. "
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