Vivent les étrangers
L'an dernier, en cette funeste époque ou nous avons perdu
notre triple A pour cause de dette et notre économiste le plus brillant pour
cause de femme de chambre, les chambres de nos palaces parisiens, elles, n'ont
pas désempli. Et ces hôtels cinq étoiles que le monde entier nous envie
représentent pour toujours le "bien vivre à la française" ! Même
si Le Georges V appartient au neveu du Roi d'Arabie saoudite, le Crillon à son
fils Mishal, le Bristol à l'industriel allemand Rudolf August Oetker, le Pazza
Athénée et l'Hotel Meurice au Sultan de Brunei, le Royal Monceau au Qatar, le
Shangri-la à un milliardaire hong-kongais et le Ritz à l'Egyptien Mohamed Al
Fayed, qui comme on le sait a failli être le beau père de feu Lady Di.
Mais c'est quand même la France et son génie. Peu importe le
flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. L'ivresse des quelques 80 millions de touristes
qui ont encore visité notre beau pays l'an dernier, faisant à nouveau de
l'hexagone la première destination touristique mondiale.
Rien qu'à Paris, la ville lumière, un peu plus d'un million
d'Américains, 800.000 Britanniques, 450.000 Allemands, 400.000 Japonais et près
de 150.000 Chinois ont gouté aux croisières des Bateaux Mouches, admiré la Tour
Eiffel et le Lido, arpenté l'Avenue Montaigne, dévalisé Guerlain et Hermès et
Channel et Vuitton et fait chauffer leurs précieuses cartes bleues pour une
recette globale de 39 millions d'euros. Ce n'est pas le Pérou, mais c'est
toujours ça de pris et ça compense un peu le départ de Depardieu et Afflelou.
Et puis, comme disait Desproges : "Les chiffres
sont terribles : il y a de plus en plus d'étrangers dans le
monde ! "
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