Au fil de l'eau . La marée noire de l'ile Maurice est elle une menace à long terme ?
L'île Maurice a fait le choix de cacher la pollution sous le tapis en décidant de couler une partie de l'épave au large, comme si l'océan était une poubelle
Antidia Citores est porte-parole de la fondation Surfrider pour la protection des océans. Cela fait exactement deux mois que le vraquier japonais Wakashio s'est échoué sur les récifs de la pointe d'Esny au large de l'île Maurice. Plus de 1000 tonnes d'hydrocarbures se sont échappées du navire. Une partie du bateau a été coulée à grande profondeur, l'autre partie de l'épave est encore sur les lieux du naufrage et c'est une épée de Damoclés pour les coraux, la mangrove et la biodiversité.
"C'est une bombe a retardement au plan chimique et au niveau de l'épave" explique Antidia Citores.
L'île Maurice a fait le choix de cacher la pollution sous le tapis en décidant de couler une partie de l'épave au large, comme si l'océan était une poubelle. Il faut maintenant démanteler le reste du navire et les autorités de l'île Maurice et des pays frontaliers ne sont pas préparées à ce type d'intervention. Elles n'ont pas le matériel pour agir. Il y a aussi un manque de coopération inter-étatique pour éviter ce genre de drame, car on préfère ne pas accueillir chez soi un navire qui est en train de souiller la biodiversité.
Faut il limiter la circulation d'hydrocarbures en mer et mieux surveiller les routes maritimes ?
Dans le cas du naufrage du Wakashio, on était dans le cadre d'un navire qui utilisait le fioul lourd pour sa propulsion, ce n'était pas du transport d'hydrocarbures. En fait, c'est le transport lui-même qui pose problème. Il faudrait changer de carburant et choisir des carburants renouvelables qui ne soient pas des énergies fossiles. Si on privilégie les circuits courts, si on privilégie la réduction des transports à la source, on aura moins d'accidents en mer. Parfois on s'aperçoit que le transport de certaines marchandises n'est pas nécessaire. Si on prend l'exemple du transport de masques à usage unique de part et d'autre des continents, alors qu'on peut fabriquer localement des masques réutilisables, on a déjà un moyen en tant que consommateur de faciliter la prévention de ce type de pollution.
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