"Barbhack", "Le Hack"... la cybersécurité fait son Woodstock durant les vacances d'été

Conférences, ateliers, compétitions d'E-Sport... En France, et un peu partout dans le monde, l'été 2024 est marqué par une série d'événements dédiés aux hackers et au hacking, aux passionnés de cybersécurité.
Article rédigé par franceinfo - Damien Bancal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les hackers ont plusieurs festivals l'été pour se retrouver et échanger. Photo d'illustration. (ANNETTE RIEDL / DPA / MAXPPP)

Amateurs et amatrices de technologie se retrouvent pendant l'été dans d'immenses salles, certains festivals accueillant plusieurs milliers de personnes et d'ordinateurs pour parler de cybersécurité. "Le hack", par exemple, l'un des plus vieux rendez-vous en France, s'est tenu les 5 et 6 juillet 2024 à la Cité des sciences et de l'industrie, organisé par l'association Hacker voice. Cette convention rassemble des hackers, des experts en cybersécurité, mais aussi des passionnés de technologie, de 7 à 77 ans, pour des compétitions de "hacking éthiques", des conférences et des ateliers pratiques, comme, par exemple, le crochetage de serrures, ou pouvoir mettre la main sur un wifi.

Si le terme de "hacking éthique" est devenu très marketing aujourd'hui, le fond n'en reste pas moins le même. Un hacker éthique est un adepte de la cybersécurité, qui va utiliser des méthodes de pirates informatiques, de manière éthique, réfléchie et surtout ayant pour mission d'aider, pas de détruire, voler ou manipuler à des fins malveillantes.

Parmi les rendez-vous de l'été, Barbhack est un incontournable pour les hackers du sud de la France. Ce festival se déroulera le 31 août à Toulon. Il combine l'esprit de la cybersécurité avec une ambiance bon enfant, décontractée et festive autour d'un barbecue.

La DEF CON à Las Vegas, le HackFest à Québec...

À l'étranger, s'est terminée il y a quelques jours, la DEF CON de Las Vegas. Depuis plus de 30 ans, toute la planète hacking se retrouve dans des conférences, ateliers, compétitions comme le piratage de voitures ou encore la sécurisation de l'intelligence artificielle.

Début octobre, se tiendra le 6e SecSea à la Ciotat (11 et 12 octobre). Ce rendez-vous, organisé par l’association Hack in Provence se veut plus "underground". Pas de sponsor, pas d’enregistrement des conférences mais de nombreux ateliers dont de la recherche d’informations par sources ouvertes (OSINT) et une compétition de piratage éthique où il sera possible de croiser la première équipe de hackers 100% féminine, les BrHackeuses.

Début octobre aussi, à Québec, se tiendra le 16e HackFest, un rendez-vous francophone devenu l'incontournable rendez-vous canadien. On y retrouve de nombreux Belges, Luxembourgeois ou encore Français. L'une des originalités de ce rendez-vous : une compétition de piratage de cerveau (Social Engineering) par le biais d’appels téléphoniques à des entreprises. Un concours d’ingénierie sociale qui permet de comprendre comment les pirates agissent avant même de toucher un clavier informatique.

Des lieux de recrutement pour les forces de l'ordre

Bref, des Woodstock du numérique et de la cybersécurité qui ont bien évolué depuis leurs débuts. À la DEF CON, par exemple, les autorités regardaient d'un mauvais œil ce type de rassemblements de geeks au point que les organisateurs avaient mis en place une "chasse aux Fédéraux". Le but était de crier "FED" dans une salle où un agent du FBI, caché sous les traits d'un hacker, était repéré. Aujourd'hui, ces mêmes autorités, du FBI à la DGSE, en passant par la Gendarmerie Canadienne ou encore la DGSI, y tiennent des stands pour recruter leurs prochains cyber limiers. 

Bref, un business comme les autres dans le monde de la cybersécurité. Par exemple, pour accéder à l’ensemble de la convention DEF CON 32, il fallait débourser, en plus de l’hôtel et du transport, 480 dollars. Pour donner un ordre d’idée, le billet le plus élevé pour le festival Rock En Seine, qui débute aujourd’hui, est de 219 euros pour quatre jours de concerts.

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