Handicap : bientôt des prothèses capables d'éliminer la sensation de "membre fantôme"

Les jeux paralympiques mettent en lumière les avancées en matière de prothèses. Bientôt, on ira encore plus loin avec des modèles qui se comportent exactement comme des membres naturels. Des prothèses de pied très prometteuses ont déjà été testées.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La sensation de "membre fantôme" donne l'impression que le membre amputé est toujours là, elle est parfois accompagnée de démangeaisons ou de douleurs. Illustration. (TEMPURA / E+)

Les personnes amputées vont enfin pouvoir considérer leurs prothèses, de pied notamment, comme faisant naturellement partie de leur corps. On pourrait croire que c’est déjà le cas vu les exploits de certains athlètes paralympiques. En fait, les prothèses actuelles sont plutôt à comparer à des cannes ou à des béquilles un peu plus sophistiquées.

Elles ont besoin d’un apprentissage parfois long pour réussir à marcher avec. Et ces prothèses ne guérissent pas de la sensation du "membre fantôme", cette pénible façon de sentir toujours la présence d’un membre alors qu’il a été amputé. Un problème qui peut provoquer des démangeaisons et des douleurs parfois invalidantes.

Des prothèses pouvant être "ressenties" par le cerveau

Des chercheurs du MIT ont mis au point la première prothèse de pied qui se contrôle directement avec le cerveau. Il n’y a presque plus d’apprentissage et surtout, on la "ressent", ce qui évite les fameuses gênes ou douleurs du "membre fantôme".

Pour cela, pas besoin d'implanter quoi que ce soit dans le cerveau. La nouveauté vient du signal directement récupéré sur les terminaisons nerveuses des muscles du tibia et du mollet, avant d’être transmis aux moteurs de la prothèse. Ainsi, elle se contrôle exactement comme on contrôlerait son propre pied. Ceux qui l’ont essayée peuvent, par exemple, descendre les escaliers sans réfléchir, à l’instinct, comme le ferait une personne valide. Leur posture, leur vitesse, leur démarche… Tout devient beaucoup plus naturel. C’est vraiment la prothèse du futur. Les travaux viennent d’être publiés dans la revue scientifique Nature.

Pour l'instant, sept personnes ont déjà suivi le protocole à l'hôpital Brigham and Women's de Boston. Donc le système marche mais reste expérimental. Le véritable objectif des chercheurs est d’aller jusqu'à éviter la chirurgie au moment de récupérer le signal des muscles, en passant par de simples électrodes de surface. On aurait alors la prothèse idéale : une nouvelle partie du corps sans aucune chirurgie !

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