Tourisme : l'intelligence artificielle révolutionne la gestion des flux de population
À l'approche du 15 août, cette période des vacances d’été, certaines grandes villes ou stations balnéaires voient leur population multipliée par dix, voire plus, avec des enjeux logistiques considérables. L’intelligence artificielle est en train de tout changer. Jusque très récemment, les sites et les municipalités étaient obligés de s’adapter de manière un peu hasardeuse, mais l’intelligence artificielle est en train de révolutionner notamment la gestion des flux de population.
Si vous voyez, dans la rue, ce qui ressemble à une caméra, elle ne sert pas forcément à de la vidéosurveillance ou à de la reconnaissance faciale, qui est très encadrée et qui s’est, pour l’instant, limitée, en France, à des expérimentations, notamment dans les aéroports, à Nice et Marseille. Les caméras et capteurs que vous croiserez peut-être servent probablement surtout à compter les gens pour gérer les flux, comme à la gare de Monaco depuis mi-avril 2024. On parle de huit millions de passagers par an.
Circulation, places de parking, tri des déchets...
On compte aussi les voitures, pour anticiper, par exemple, la mise en place d’un itinéraire alternatif pour contourner un bouchon ou pour fluidifier la circulation. C’est le cas à Wolverhampton en Grande-Bretagne, où l'IA, reliée à des capteurs et à des radars anti-pollution, allonge ou raccourcit la durée du feu rouge. À Amsterdam, une IA prédit où seront les prochaines places de parking disponibles. L’analyse d’images satellites haute résolution, par une IA, sert aussi à détecter les dépôts d’ordures sauvages, comme dans le Val d’Oise. Et dans les centres de tri, elle permet de reconnaître une trentaine de déchets différents pour les séparer et les recycler. L’IA peut même faire la différence entre les plastiques alimentaires et non-alimentaires.
L’IA permet aussi aux sites touristiques de mieux connaître les visiteurs sans rien leur demander. Au Mont-Saint-Michel, c’est une idée fausse qui a été balayée par l’intelligence artificielle. Le directeur de l’établissement public était persuadé que sur les trois millions de touristes annuels, les Japonais étaient parmi les plus nombreux. Il s’agit en fait des Allemands devant les Britanniques et les Américains. Et pour le savoir, pas besoin de faire de sondage. Le Mont-Saint-Michel a fait appel à une technologie d’Orange baptisée "Flux Vision", qui nécessite d’installer une antenne. Dès qu’un touriste passe à côté, la carte SIM dans son smartphone est reconnue. Les données sont alors anonymisées et traitées. Les responsables du site savent donc désormais finement qui sont les visiteurs, combien de temps ils restent et s’ils dorment sur place, ce qui leur permet d’adapter leur documentation dans les différentes langues et de mieux cibler la promotion. Et peut-être bientôt d’envoyer un SMS aux touristes aux alentours pour leur conseiller le meilleur horaire.
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