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A chacun son Gauguin

113 ans après sa mort aux Iles Marquises, le peintre breton fascine au point de voir trois BD lui être consacrées en ce printemps 2016.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Jean-C. Denis, Futuropolis / Nicoby, Glénat / F.Dori, Sarbacane)

Passion Gauguin

Jean-Claude Denis nourrit une passion de longue date pour le chef de file de l’école de Pont-Aven. En harmonie avec le peintre breton, le grand Prix de la ville d’Angoulême 2012 entend dans les toiles du maître post-impressionniste une petite musique qui parle à nos sens. Gauguin trichait avec la réalité, revendiquait ce qu’il appelait le synthétisme. Parfait ! La BD n’est pas loin de proposer cette manière de voir les choses, surtout lorsque comme Jean-Claude Denis, on inscrit son travail dans la ligne claire.

Son héros rouquin n’est pas Tintin. Toujours un peu à côté de ses pompes, mais finalement verni par la vie, Luc Leroy est né dans les pages du magazine (A SUIVRE) au début des années 1980. Franchement dilettante, il revient sous le crayon de son créateur quand il en a envie. La dernière fois, c’était il y a 16 ans. Il partait pour Papeete. Déjà, Gauguin et ses jolies Tahitiennes. L’histoire s’appelait Toutes les filles s’appellent Tiare .

Il revient dans Plutôt plus tard , titre improbable pour une histoire qui l’est pareillement. On y fait un saut dans le temps. Comme si, dans ce voyage qui n’en finit pas quand on va en Polynésie, passer la ligne de changement de date revenait à remonter 120 ans en arrière. Pour croiser Gauguin, évidemment, mais à Paris où le peintre passa une partie de sa vie.

Plutôt plus tard, une aventure de Luc Leroy, Jean-C. Denis, aux éditions Futuropolis

Gauguin et Van Gogh

Patrick Weber et Nicoby ont choisi de rencontrer Gauguin quand celui-ci rejoint Van Gogh à l’hiver 1888. Ils peignent ensemble ou l’un contre l’autre, s’admirent et se détestent. C’est à ce moment-là que Gauguin réalise Van Gogh peignant des tournesols, toile dans laquelle celui-ci se reconnait mais se voit fou. Gauguin parti, Van Gogh se coupera l’oreille.

Gauguin de Patrick Weber et Nicoby dans la collection « Les grands peintres » des éditions Glénat.

Gauguin, les dernières heures

De la lumière et de la couleur à la nuit et à la mort, c’est le parti pris de l’italien Fabrizio Dori. Gauguin l’autre monde est sa première bande dessinée en France. L’idée est d’accompagner le peintre parvenu à sa dernière heure.

Nous sommes en 1903 aux Iles Marquises. Les esprits tahitiens vont l’accueillir dans l’au-delà. Il revoit sa vie. Fabrizio Dori relit Noa Noa , le récit écrit par Gauguin au retour de son premier voyage à Tahiti et joue avec une indéniable virtuosité des images sauvages devenues des classiques familiers de l’histoire de l’art.

 Gauguin l’autre monde Fabrizio Dori aux éditions Sarbacane.

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