A toute vapeur
Cette
fois, on ne parlera pas d’un album de Peeters et Schuiten. Le dessinateur François
Schuiten signe seul La Douce .
La
Douce, c’est une locomotive, la type 12, dessinée par un designer français
pour porter la mécanique d’un ingénieur belge. C’est un peu l’ancêtre du TGV.
Lancée en 1939, cette machine à vapeur a roulé à 165 km/ h. On
peut parler d’un objet futuriste… du passé, tel que les affectionne François
Schuiten.
Cette
locomotive des temps nouveaux nous emporte vers des temps encore plus nouveaux,
car l’histoire est celle d’un vieux cheminot qui n’accepte pas le passage à l’électricité.
Lui fait corps avec sa machine. Il lui insuffle sa puissance à coups de
pelletées de charbon savamment dosées et de sueur non comptée. Et quand le soir
tombe, quand il rentre sali de la tête aux pieds, et qu’il croise ses collègues
aux tenues immaculées, c’est plus par dépit que colère qu’il les traite de
suceurs de fil… La Douce , c’est aussi
le récit d’une amitié prudente entre un vieil homme et une jeune sauvageonne…
c’est encore la confrontation de la nature sauvage et des grandes cités grises.
C’est enfin un album au noir et blanc époustouflant, d’une luminosité rare.
Les
années 1930 vues du XXIe siècle, c’est de plus une expérience que le
dessinateur a mené avec Dassault systèmes pour proposer aux lecteurs de plonger
dans le récit en 3D via la webcam de leur ordinateur.
La Douce , de François Schuiten, aux
éditions Casterman…
Des
rails, le noir et blanc, un cheminot, des paysages de forêts profondes, des panaches de fumée... Les
deux histoires n’ont rien à voir mais comment ne pas faire le rapprochement
avec Aloïs Nebel , le film d’animation
sorti sur les écrans français ces dernières semaines, film tiré de la bande
dessinée tchèque éponyme. Aloïs Nebel
ou les atmosphères déprimées d’Europe
centrale au temps du rideau de fer.
Le
scénariste Jaroslav Rudis signe aujourd’hui un roman La fin des punks à Helsinki , aux ambiances tout aussi plombées.
Chez Books éditions.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.
Mitsuko Attitude de Mamoru Kurihara chez Delcourt
Après le décès de son père, Mitsuko s'installe chez son oncle
et sa tante. Très vite, elle se rend compte que cette famille, obsédée
par sa
santé, adopte des pratiques qu'elle juge extrêmes. Le père se fait des
lavements au café, le fils boit son urine et la petite dernière renifle
les
crottes. Après avoir essayé de les convertir aux bienfaits d’une
nourriture
riche, Mitsuko apprendra à leurs côtés qu'une bonne hygiène de vie est
essentielle pour vivre plus heureux avec soi-même mais aussi avec les
autres.
Un manga décalé où les gags, souvent scato, s’enchainent
très vite. Le graphisme est quant à lui assez expressif. Une manière
ludique
d'évoquer les thèmes de l’alimentation et de l’hygiène. Dans sa manière
d’aborder les choses, Mitsuko attitude se rapproche du manga Switch
girl .
Zettai Karen
Children, tome 1 et 2 , de Takashi Shiina chez
Kana
Aujourd’hui, l’existence des personnes dotées de pouvoirs
extrasensoriels appelées "Esper", est devenue banale. Mais certains
Espers
abusent de leurs pouvoirs et les utilisent à des fins malhonnêtes. Pour
les
contrer, une brigade spéciale d’Espers a vu le jour. Elle se compose des
Children : Kaoru, Aoi et Shiho, trois jeunes filles qui ont des pouvoirs
super-développés. Elles ont l’air mignonnes et adorables, mais ce sont
parfois de
vraies pestes qui mènent la vie dure à Kôichi Minamoto, leur
superviseur.
Cette série est une succession d’histoires courtes où l’on
découvre les Children et les rapports qu’elles entretiennent avec Kôichi
Minamoto. Un mélange d’action et d’humour dans un monde relativement
fantastique servi par un graphisme dynamique et percutant.
La bande-annonce
de Zettai Karen Children
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