BD bande dessinée. Comme dans un jeu vidéo
Pour sa première BD, Nicolas Pétrimaux s'inspire autant de l'univers des jeux vidéo que des comics américains et invente un héros qui va marquer son temps.
Le dessinateur Nicolas Pétrimaux vient de l’univers du jeu vidéo. Ça se voit. Quand, sur la page, une voiture de gangsters fonce à travers la ville, pourchassée par toutes les polices du coin, les accros des consoles ont l’impression d’embarquer dans une partie de GTA. Les décors urbains, les pubs sur les murs, le design soigné un peu daté, la typographie, les logos, tout y est.
Pétrimaux a 35 ans et un peu de recul sur son travail. Dans Il faut flinguer Ramirez, sa première BD, la mise en scène est maîtrisée au premier degré, mais on garde une distance amusée avec les références.
On est dans un "revival" des années 1980-1990. Pour moi, la madeleine, c’est le film "Top Gun". À l’âge de 8/9 ans, je voulais être Tom Cruise.
Nicolas Pétrimaux
Le héros de Pétrimaux n’a rien à voir avec le beau gosse d’Hollywood. Tignasse crépue, moustache de phoque, Jacques, pour ses collègues, c’est l’employé modèle. Discret, muet, il est le meilleur réparateur d’aspirateurs de l’entreprise. Pour la nuée de malfrats qui lui colle aux basques, Ramirez, c’est au contraire un tueur implacable, l’homme à abattre. Ce personnage auquel on ne comprend rien a priori, et qui passe, désabusé, au milieu du chaos, ce pourrait être Buster Keaton ou Jacques Tati chez Quentin Tarantino. Et tout va très vite.
J’avais envie qu’il n’y ait pas de moment de pause. Pas question de mettre le marque-page pour dormir ; tu iras jusqu’au bout, s’il te plaît.
Nicolas Pétrimaux
Comme dans une bonne franchise de film d’action US, ce comics à la française surprend jusqu’au bout. Deux suites sont déjà programmées.
Il faut flinguer Ramirez, acte 1, de Nicolas Pétrimaux aux éditions Glénat.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Mech Academy et Au temps des reptiles, chez Casterman
Avec le label Paperback, les éditions Casterman élargissent leurs horizons éditoriaux en chassant sur les terres de la bande dessinée américaine, à l’endroit où les comics frayent avec le manga.
Ici, il est question de robots géants venus de l'espace, qui descendent sur Terre pour se lier d’amitié avec les jeunes cadets d’une unité d’élite chargée de défendre la planète contre une belliqueuse race extraterrestre. On retrouve les thèmes classiques du héros inattendu, de la rivalité, de l'amitié et bien sûr de l'action.
Mech Academy est scénarisé par Greg Pak, réalisateur et acteur américain, reconnu pour son travail sur la série Planet Hulk, qui a inspiré le film Thor Ragnarok. Au dessin, Takeshi Miyazawa, dessinateur canadien au style sous influence asiatique, a notamment travaillé sur les personnages de Spider-Man, Mary-Jane, des Runaways et de Miss Marvel.
Second titre de cette nouvelle collection, Au temps de reptiles aspire les lecteurs dans un univers sans paroles, où il n'y a ni bien, ni mal, seulement le combat pour la vie, au cœur d'une nature luxuriante peuplée par de dinosaures. Face-à-face sanglants, courses-poursuites, tendresse, explosion de couleurs, Au Temps des Reptiles est une expérience sensorielle, plus proche du documentaire animalier que de ce que proposent habituellement les comics indés.
L’auteur, Ricardo Delgado, est aussi storyboarder et concept artist sur les grandes productions hollywoodiennes, de Men in black à Star Strek, en passant par les films des studios Pixar ou Disney.
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