BD, bande dessinée. Dessiner le terrorisme
Un triste anniversaire, celui des attentats du 11 septembre 2001, et le procès des attentats du 13 novembre 2015, voient la sortie de plusieurs bandes dessinées qui tentent de mettre en images le terrorisme.
Depuis vingt ans, le terrorisme islamique meurtrit et s'impose dans l'actualité. Ces trois BD-là permettent de mieux comprendre le cours des événements.
C’était hier et déjà si loin
A la lecture de Le Jour où le monde a basculé, ce sentiment contradictoire saisit forcément ceux qui avaient l’âge de réaliser ce qui se passait le 11 septembre 2001, quand des avions de ligne détournés par une poignée de terroristes suicidaires sont venus s’encastrer dans les tours du World Trade Center et sur le Pentagone.
Écrit par le journaliste Baptiste Bouthier, rédacteur en chef adjoint de La Revue Dessinée, mis en images par Héloïse Chochois, le récit s’adresse aux adolescents qui n’étaient pas encore nés il y a vingt ans.
Le jour où le monde a basculé, Baptiste Bouthier et Héloïse Chochois,une coédition TOPO et Dargaud.
Partis, revenus, repentis
Les guerres au Moyen-Orient, une certaine idée de l’islam, le malaise des banlieues françaises participent de la dérive de certains jeunes partis gonfler les rangs du djihad. Parfois même, sans savoir ce qui les attend. Deux d’entre eux, Mourad Benchellali et Nizar Sassi, ont quitté, en 2001, leur cité des Minguettes, à Vénissieux, pour atterrir dans un camp d’entraînement, près de Kandahar, en Afghanistan.
Ils en témoignent dans la bande dessinée de Jérémie Dres, Le Jour où j’ai rencontré Ben Laden, aux éditions Delcourt.
Un récit clinique
Plus édifiant encore, et surtout formidablement documenté, La Cellule, enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 décrit, parfois heure par heure, sur près de 250 pages, la course contre la montre engagée entre les services français et européens de renseignement et un petit groupe de terroristes pilotés par l’Etat islamique depuis Raqqa, en Syrie.
La traque a malheureusement échoué avec les conséquences que l’on sait. Le journaliste Soren Seelow a travaillé trois ans pour reconstituer le film des évènements.
Nous avons construit le récit à partir des faits établis par l’enquête : les interrogatoires, les écoutes téléphoniques, des échanges manuscrits, des vidéos retrouvées dans les ordinateurs des membres de la cellule. Les dialogues sont reconstitués à partir de ces sources.
Soren Seelow
La Cellule, Soren Seelow, avec le concours de Kévin Jackson du Centre d’Analyse du Terrorisme, dessiné à partir de photos retouchées par Nicolas Otero, aux éditions les Arènes BD.
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