BD, bande dessinée. En pleine nature avec Troubs et Mathieu Burniat
Troubs parle aux oiseaux pour dénoncer la prochaine extinction et Mathieu Burniat organise un jeu de rôle à moins de deux mètres sous nos pieds pour attirer notre attention sur l'importance de préserver les sols.
Troubs habite en Périgord. Un pré descend devant sa maison. Tout autour, la forêt s’étend. Quand commence sa nouvelle bande dessinée, c’est encore la fin de l’hiver. Un couple de corneilles passe dans le ciel.
Dessiner pour prendre de la hauteur
Les branches, à ce moment-là, sont dénudées, le brun et le mauve l’emportent. Aujourd'hui, en ce début de printemps, les châtaigniers et les chênes commencent à retrouver leurs couleurs : des verts tendres et quelques orangés. Troubs se promène et parle aux oiseaux.
J’ai des hirondelles que je guette depuis qu’elles sont revenues. Il y a des mésanges, des pinsons, quelques chardonnerets et des palombes qui nichent pas mal en ce moment.
Troubs
Direction Beyrouth
Le récit balance entre le Périgord et le Liban, où Troubs se rend régulièrement. Là, c’est avec les tourterelles de Beyrouth qu’il échange, sur la façon dont les hommes se conduisent, bétonnant, détruisant, polluant, chassant, sans se préoccuper des conséquences. À tire-d’aile au-dessus de la campagne, ou perchés aux sommets des immeubles, les oiseaux ont un point de vue imprenable sur nos comportements. Les accompagner permet de prendre de la hauteur. Troubs utilise même les oiseaux pour nous raconter un peu l’histoire du Proche-Orient. La géopolitique se mêle à l’ornithologie.
Les Oiseaux, aux éditions Futuropolis.
Sous nos pieds, la grande aventure
Retrouvons le plancher des vaches ! Regardons ce qui se passe sous nos pieds ! Une sacrée aventure s’y joue, à moins de deux mètres de profondeur. Dans le sol, cette très fine et très précieuse couche de terre, qui sépare la roche de l’atmosphère. Mathieu Burniat en fait le théâtre d’une quête haletante, où mieux vaut ne pas croiser une amibe ou un acarien. On peut toujours sympathiser avec une bactérie et filer à toute allure à travers l’argile.
C’est un sujet qui fait un peu peur parce que c’est là qu’on enterre nos morts, c’est un milieu opaque, sombre, et souvent assimilé à la saleté. Pourtant, c’est dans le sol que se trouvent 75% de la biodiversité de notre planète. Il faut à tout prix le maintenir en vie.
Mathieu Burniat
Sous terre de Mathieu Burniat, aux éditions Dargaud.
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