BD, bande dessinée. George, Alicia et Emmy
La bande dessinée nous offre trois ambitieux portraits de femmes. Séverine Vidal et Kim Consigny font revivre la romancière George Sand. Eileen Hofer et Mayalan Goust tournent autour de la danseuse Alicia Alonso. Fernando Gonzales Vinas et José Lazaro dévoilent Emmy Hennings, l'ange Dada.
Pour des générations de collégiens, George Sand est l’auteur de La Mare au diable, un classique de la littérature française. Ceux qui en savent un peu plus n’ignorent pas que la bonne dame de Nohant fut l’amie et l’amante de quelques figures romantiques, au premier rang desquels Frédéric Chopin et Alfred de Musset.
Aurore, George et les autres
La biographie dessinée que nous proposent Séverine Vidal et Kim Consigny nous présente Aurore Dupin – le vrai nom de George Sand – petite fille sous l’Empire. Au bout de quelques 330 pages, nous la laissons au bord de son dernier souffle, au mois de juin 1876. Entre temps, quelle énergie, quel engagement, quelle rage d’écrire, de s’affirmer comme femme de tête et de cœur, de porter les idées neuves, de défendre révolution et république, d’aimer et d’aider son prochain. Vivante, elle sera reconnue, combattue, admirée.
Nous la voyons ici moins heureuse dans l’intimité. Le dessin au trait porte autant de légèreté que de précision pour dire les sentiments, les émotions et les épisodes d’un destin hors du commun.
George Sand, fille du siècle, aux éditions Delcourt.
Si Cuba m'était dansé
Pour brosser le portrait d’Alicia Alonso, Eileen Hofer et Mayalan Goust ont choisi de tourner autour de la grande danseuse classique à l’origine du ballet national de Cuba. Dans Alicia, Prima ballerina assoluta, il est autant question de cette étoile aussi géniale sur scène, qu’intransigeante et manipulatrice en coulisses, que de la société cubaine elle-même.
À la Havane, les couleurs pastel ne peuvent cacher la violence sociale et les difficultés économiques. Nous suivons une mère et sa fille. La jeune femme démunie est prête à tous les sacrifices pour voir s’épanouir Amanda, espoir de la danse, douée et accrocheuse.
Comme la réussite de ses sportifs sur la scène internationale ou la qualité de ses médecins envoyés aux quatre coins du monde, l’excellence du ballet national fera beaucoup pour la renommée du régime castriste. Derrière la fiction, la page d’histoire sonne vraie.
Alicia, Prima ballerina assoluta, aux éditions Rue de Sèvres.
Emmy Hennings, inconnue célèbre
Autre portrait de femme, celui d’Emmy Hennings, écrivaine, poétesse, chanteuse, actrice, muse, égérie et incarnation du dadaïsme. Au crayon de papier, en dégradés de gris, deux Espagnols, Fernando Gonzales Vinas et José Lazaro, dévoilent le parcours de l’étonnante créatrice du Cabaret Voltaire, à Zürich, en 1916.
L’Ange Dada, aux éditions Cambourakis.
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