Cet article date de plus de trois ans.

BD, bande dessinée. Le crayon solidaire

Dans "Un coin d'humanité", le dessinateur Kek tient avec générosité la chronique d'une équipe des Restos du Coeur qui distribue chaque semaine des repas, non loin des Invalides, à Paris. 

Radio France
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UN PEU DE PAIN ET DE CHALEUR (KEK, FIRST EDITIONS)

Lors du premier confinement, l’an dernier, Kek avait posté chaque jour sur Twitter une planche de BD parlant de son expérience de bénévole aux Restos du Cœur.

Une misère sans fard et chaleureuse

Qui avait alors suivi le compte de Kek, son nom d’artiste, avait été frappé par la force de son témoignage, son sens du récit et du détail juste, son regard évidemment plein d’empathie pour celles et ceux qu’aux Restos on appelle les bénéficiaires, mais aussi son humour qui nous invite à partager avec lui ces mardis soirs chaleureux. Cela fait trois ans que Kek offre son temps et ses bras à la distribution hebdomadaire des repas sur un petit terrain vague, devant les Invalides, à Paris.

C’est un rendez-vous et une famille. On partage un moment, et ça nous manque quand on n’y va pas.

Kek

La voix est assourdie par le port du masque, obligatoire en ces temps de Covid. Dans Un coin d’humanité, la BD de KEK, le masque fait son apparition à la page 169. D’abord, sur le visage des bénévoles. Pour les bénéficiaires, il faut attendre un peu. Mais comment dessine-t-on la pauvreté ?

Les personnes accueillies aux distributions au camion sont habillées normalement, comme tout le monde. Mais en trois ans, on voit des gens de plus en plus fatigués, qui se dégradent, qui s’amaigrissent, à qui il manque des dents au fil des années.

Kek

Au fil des pages, en revanche, on le voit prendre plaisir à croquer avec soin Paris, qu’apprivoise son trait ligne claire extrêmement simple.

Kek, Un coin d’humanité, avec les aquarelles de Marielle Durand, est publié par les éditions First. Tous les droits d’auteur et tous les bénéfices de l’éditeur sont reversés aux Restos du cœur.

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Tomino la maudite, de Suehiro Maruo, chez Casterman

Tomino la maudite (© by MARUO Suehiro / Enterbrain / Casterman)

Difformité, sexualité, enfance détruite, maltraitance, dans ce manga, on retrouve toutes les obsessions de Suehiro Maruo, le maître de l’ero-guro (style mêlant l'érotisme à des éléments macabres et grotesques).

Dans ce premier tome, il décrit la vie de jumeaux Shoyu et Miso, abandonnés alors qu'ils ont un an à peine. Maltraités par les adultes, martyrisés par les enfants, c’est lorsqu’ils sont vendus à un cirque que les orphelins trouvent, pour la première fois, un foyer chaleureux dans l’effervescence du Tokyo des années 1930. Si les phénomènes de foire deviennent leur famille, les enfants apprennent à leurs dépens que le monde du spectacle, lui, est gangrené par les appétits les plus vils.

Les dessins très réalistes rendent certains personnages dérangeants physiquement, tout comme le récit pas toujours très moral. On est happé par la vie de ces jumeaux et des personnages qu'ils rencontrent. Chaque planche est une découverte tant il y a de détails.

Tomino la maudite est le titre d’un poème de Yaso Saijo qui a inspiré une légende urbaine au Japon : si vous lisez ce poème à haute voix, une malédiction mortelle vous frappera.

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