BD Bande dessinée. Les livres s’animent

C’est une histoire racontée en un seul dessin. Comme c’est une longue histoire, elle court sur une bande de papier de 20 m de long. Ça donne un drôle de livre, un leporello, qui se déplie comme un accordéon. Pour le voir entièrement, il faut habiter une immense demeure ou profiter des couloirs de la Maison de la radio et de la musique.

Cela tombe bien pour nous dans la mesure où ce récit est le livret d’un Qin Opéra, un spectacle traditionnel chinois, comme celui que vous pouvez entendre, mis en image ici par un dessinateur autodidacte dont le pinceau à la fois habile et naïf raconte la vie d’un village d’une province reculée du Shaanxi confronté à l’arrivée de la modernité. Les jeux de pouvoir et ceux de l’amour, le maire et le secrétaire du parti, les biens collectifs et les affaires de famille : la rue est un feu roulant de plaisanteries !

"Sur ce dessin continu, qui dans sa version originale fait 70 m de long, on peut voir comment une communauté entière est bouleversée par l’arrivée d’une simple route nationale. Jusqu’à la culture locale, le Qin opéra, rural et traditionnel, qui cède la place au karaoké."

Laurent Melikian, directeur de la collection Des cases, des langues, des mondes

à franceinfo

Qin Opéra, de Li Zhiwu et Men Xiaoyan, aux éditions Patayo.

Alice fait tourner les têtes

Autre livre à la présentation étonnante, Alice de Lewis Carroll, réinterprété en pop-up par Benjamin Lacombe. Lorsqu’on replie le livre sur lui-même, la quatrième de couverture touchant la première, l’objet se transforme en carrousel. Sous le pinceau délicat du dessinateur, les images connues – la chute dans le terrier, le lapin pressé, les fleurs, la cérémonie du thé ou le jeu de cartes – prennent du volume. On tourne autour du livre pour en découvrir les tableaux.

Alice par Benjamin Lacombe, sous le label Métamorphoses des éditions Soleil. Parallèlement, Benjamin Lacombe décline aussi l’univers d’Alice en un élégant jeu de 54 cartes à jouer.