BD, bande dessinée. Un été en séries : Les vieux fourneaux

Trois papys, cheveux blanchis, poils dégarnis, chairs avachies, ça ne se voit pas tous les jours chez les héros de BD.

Les vieux ont la pêche

Il faut croire que les temps sont mûrs pour que la bande dessinée, longtemps confinée à l’enfance et la jeunesse, fasse enfin la part belle au 3e âge. Certes, les amateurs du genre rappelleront le profil peu amène de Carmen Cru, le personnage revêche dessiné par Lelong, et la gentille grand-mère Mamette, de Nob. Mais avec Les Vieux fourneaux de Lupano et Cauuet, on franchit un cap.  

Souvent, dans les BD, les personnes âgées comiques le sont à leurs dépens. Elles sont drôles parce qu’elles n’arrivent plus à se lever ou n’entendent plus rien. Nous les voulions âgées, mais qu’elles continuent à être actrices dans le monde où elles vivent.

Le scénariste Wilfrid Lupano

Drôle, oui, mais politique 

Les Vieux fourneaux, incontestable succès de librairie et de bibliothèques, est une BD d’humour à vocation politique. On y rigole, mais sérieusement. On revendique, mais on déconne. Ça donne des coups de gueule vaguement anars et des dialogues à la Audiard. Et Lupano de revendiquer "un militantisme joyeux".

Il y a une façon comique de pratiquer le militantisme. Je pense chez nous aux entarteurs ou aux Yes Men américains qui ont monté des canulars qui faisaient dévisser des valeurs boursières.

Le scénariste Wilfrid Lupano

Ce qui vaut pour les auteurs vaut également pour les héros qui s’activent de leur village du Sud-Ouest aux rues de Paris, s’invitent en Italie et en Guyane… et au cinéma, incarnés par Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud.

Les vieux Fourneaux, déjà six tomes, aux éditions Dargaud.