BD bande dessinée. Voltaire, Nerval and Co...pperhead
Voltaire, Gérard de Nerval, David Niven et Peter Ustinov, comme on a du mal à se les imaginer. Trois évocations biographiques drôles et inspirées.
Voltaire, jeune homme frustré
Voltaire est le vénérable auteur de Candide et de Zadig, ces contes philosophiques marqueurs de l’esprit des lumières. Celui qui dénonçait le fanatisme religieux. Mais aussi le mondain, brillant courtisan reçu par les grands d’Europe.
Derrière ce personnage, qui se repose assis à l’ombre de ses lauriers, comme on peut le voir dans le vestibule de la Comédie française, le dessinateur Clément Oubrerie nous invite à découvrir un Voltaire amoureux, impertinent, impatient, à l’ego débordant, un génie frustré dans le Paris gris et populeux de 1717.
Voltaire est un personnage de comédie, une sorte de Woody Allen, brillant en société, avec toujours le mot de trop qui l’envoie à la Bastille.
Clément Oubrerie
Le dessin réussit le tour de force d’être à la fois léger et raffiné. Et à nous montrer un 18e siècle délicieusement vivant.
Voltaire amoureux, Clément Oubrerie, premier volume, aux éditions les arènes.
Nerval, poète zazou
Avec Nerval l’inconsolé, le scénariste David Vandermeulen et le dessinateur Daniel Casanave poursuivent leur ambitieux et décapant travail sur les figures romantiques. Après Shelley et Chamisso, nous découvrons un Gérard de Nerval apache, zazou, punk, poivrot, bohème et drôle.
On sait évidemment que l’histoire finit mal, et le poète pendu à une grille près de la place du Châtelet. Mais avant cela, un vent de fraîcheur aura soufflé dans ces pages, qui balaie l’austère apprentissage scolaire de quelques poésies mélancoliques.
Nerval l’inconsolé, Vandermeulen et Casanave, éditions Casterman.
Niven et Ustinov, soldats de sa majesté
Les acteurs David Niven et Peter Ustinov se sont connus pendant la guerre. Tous deux servaient dans l’armée britannique. Le premier avait déjà rencontré le succès à Hollywood. Le second, fils de bonne famille, cherchait à devenir dramaturge. Sous l’uniforme, ils se virent confier la mission de dénicher un sosie au général Montgomery pour tromper les Allemands en Afrique du Nord.
Aussi cocasse que bien réelle, l’aventure trouve sa traduction dans une bande dessinée portée par un humour so british qu’on a du mal à croire que son auteur n’est pas anglais.
Opération Copperhead de Jean Harambat, éditions Dargaud.
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