Des vers et des bulles : les poètes de la bande dessinée
Au
moment où Fred, le grand poète de la BD, pose définitivement ses plumes et ses
crayons, et où Dargaud, en publiant la 16ème et dernière histoire de
Philémon , Le train où vont les choses, nous invite à relire toute la série en
hommage au maître disparu, découvrons un jeune auteur, Nicolas Poupon, chez qui le dessin et la
poésie font jeu égal.
Quand
il fait sourire avec Le Fond du bocal ,
en dessin d'humour triste, Nicolas Poupon joue à l'infini de ce qu'il advient
des poissons rouges qui tourne en rond dans leur aquarium. Le Fond du bocal , ce sont 6 volumes désormais édités chez Drugstore.
Quand
il est plus grave, Nicolas Poupon écrit des poèmes comme celui-ci : "C'est
bizarre / mais
mes oreilles / me
semblent plus décollées / depuis
qu'elle m'a quitté." Et
sur la page de droite, il dessine effectivement, d'un trait sérieux et
réaliste, son visage, oreilles décollés, regard absent. Nicolas
Poupon dit que, dans ses dessins/poèmes, le mot devance le trait. Mais à la vue d'une simple tâche d'encre, il écrit
aussi : une idée s'est noyée.
Pour découvrir la palette des dessins/poèmes de
Nicolas Poupon, il faut lire et regarder A
La Croisée , aux éditions Scutella.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.
Trouble is my business , de Natsuo Sekikawa (scénario) et
Jiro Taniguchi (dessins), chez Kana
Série d'enquêtes d'un détective privé de Tôkyô, solitaire
efficace aux allures de loser, cette œuvre de jeunesse de Jirô Taniguchi, aux
traits plus épais et plus noirs, est bien loin de ses derniers mangas, beaucoup
plus contemplatifs.
Ici, la drogue, le sexe, la violence, et les femmes fatales
font partie intégrante des différentes histoires qui ne sont pas sans rappeler
l'univers de certains polars américains. Trouble is my business plaira aussi
bien aux fans de mangas qu'à ceux de BD classiques.
Zéro pour l'éternité 1 et 2 , de Naoki Hyakuta (roman
original) et Sôichi Sumoto (dessins), chez Delcourt
À la demande de sa soeur, Kentarô entreprend des recherches
sur leur grand-père, aviateur et kamikaze décédé à la fin de la Seconde Guerre
mondiale, et dont il ignorait l'existence. En recueillant les témoignages de
ses anciens camarades de combat, Kentarô découvre un soldat et un pilote de
haut niveau mais aussi un patriote pour qui la famille passait avant tout. Mais
qui étaient les escadrons kamikazes ?
Adapté d'un roman de Naoki Hyakuta, ce manga dresse le
portrait d'un homme et d'une société très complexes et nous montre à quel point
le Japon est hanté par son passé. Décors, appareils militaires, personnages, les
dessins sont très réalistes.
La belle du temple hanté , de Nie Chongrui, chez Kotoji
Un jeune peintre se retrouve un soir dans un temple
abandonné. Du moins, c'est ce qu'il croit. Il vient en fait de pénétrer le
domaine d'une grand-mère fantôme qui dirige une armée d'esprits pas toujours
bienveillants. Pour pouvoir tuer les voyageurs de passage, elle utilise le
fantôme d'une très belle femme. Mais celle-ci va demander au jeune peintre de
la sortir de là en lui donnant le repos éternel.
Nie Chongrui (Juge Bao ) réalise une très belle adaptation d'un
conte traditionnel chinois écrit par Pu Songling. Les éditions Kotoji rééditent
ce manhua, déjà paru en France en 2007 aux éditions Xiao Pan qui ont disparu
depuis.
A lire également :
Battle Royale - Angels' Border , de Kôshun Takami (scénario) Mioko
Ônishi (dessins) et Yôhei Oguma (dessins) chez Soleil
Billy Bat, Vol 6 , de Naoki Urasawa, chez Pika
Kokoro button, Vol 7 , de Maki Usami, chez Soleil
Piece, Vol 5 , de Hinako Ashihara, chez Kana
Sankarea, Vol 2 , de Mitsuru Hattori, chez Pika
Sidooh, Vol 12 , de Tsutomu Takahashi, chez Panini Manga
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.