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Joann Sfar en pince pour Mireille Darc

Elle est blonde, a un faux air de Mireille Darc et pose pour le peintre amoureux de son modèle. Lequel pourrait bien être Sfar lui-même.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (© Joann Sfar / Rue de Sèvres)

Quand il veut parler de culture, Joann Sfar sort son pinceau. C’est une image. Et quand il pense à Fernande, il en fait une bande dessinée. Pour déclarer sa passion à Mireille Darc, actrice 1970 qui a su vieillir en documentariste sociétal, Sfar a placé sa nouvelle BD auto fictionnelle sous le signe du désir physique et le regard protecteur de deux figures médiatico-intellectuelles, les philosophes Adèle Van Reeth et Raphaël Einthoven.

Sa Mireilledarc (en un seul mot) est une jeune femme blonde aux grands yeux bleus et aux jambes interminables, une de ces trentenaires branchées et désirables dont l’artiste apprécie la compagnie amoureuse. Oui, parce que le personnage de l’histoire est un artiste. Donc, on suit Seabaerstein -c’est son nom- et Mireilledarc à la plage, au lit, aux galeries farfouillette, Mireilledarc à vélo, dans sa baignoire, à Nice, à Paris. Mireilledarc pose et le peintre peint. Mireilledarc minaude et lui se laisse embobiner. Jusqu’à ce que le fil finisse par casser.

Joann Sfar remplit ses pages en dessin automatique foisonnant et en dialogues coq à l’âne. Il recycle ses T-shirts à têtes de mort et ses réflexions personnelles sur l’art, l’antiquité, les juifs, les chats et les chiens, l’hétérosexualité et L’Origine du monde . Celle de Courbet, évidemment. Il y a belle lurette que Joann Sfar ne prend plus le temps de faire le tri. S’il vit le jour, il lui faut coucher tout ça sur le papier la nuit. Et s’il déambule sous les réverbères, c’est au petit matin sans doute qu’il court après son double en couleurs. Tout cela est-il "bonnard" ? Rien ne se perd, mais rien ne se crée vraiment. Ces quelques réflexions sur l’air du temps et la crise de la quarantaine ont pour titre Tu n’as rien à craindre de moi , Joann Sfar, aux éditions Rue de Sèvres.

Une nouvelle vente aux enchères BD de grande ampleur. Ça se passe à Paris, samedi prochain. Le clou de la vente devrait être la double planche de fin du Sceptre d’Ottokar , avec Tintin, Milou et les Dupondt tout droit sortis de la collection du chanteur Renaud et estimée entre 600 000 et 800 000 €. Mais il y aura aussi une belle brochette de planches signée Reiser, de magnifiques Moebius époque Arzach , une précieuse planche du Krazy Kat de George Herriman publiée en 1922, des portraits de Corto Maltese et Raspoutine qui datent de La Ballade de la mer salée , des trucs de Vuillemin tout aussi salés et du Joann Sfar : un peu de Chat de Rabin et de Chagall en Russie pour lesquels il vous faudra dépenser autour de 10 000 € par planche originale. Samedi 30 avril, chez Artcurial, à Paris.

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