Cet article date de plus d'onze ans.

L'impossible retour d'Irak

Le documentariste franco-américain Olivier Morel prolonge son travail sur les vétérans d'Irak en signant avec le dessinateur Maël une poignante BD reportage.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Le
scénariste Olivier Morel est franco-américain. Il a obtenu la nationalité
américaine au moment même où il tournait le documentaire à l'origine de la
bande dessinée dont nous parlons aujourd'hui. Le dessinateur Maël est aussi
musicien. Là encore, les Etats-Unis ne sont pas loin. Le premier instrument sur
lequel il a joué enfant fut un banjo. Et le nom de son groupe Hitchcock Go Home renvoie à un slogan
militant des années 1960. L'un et l'autre illustrent bien ce sentiment
largement partagé que nous devons beaucoup à l'Amérique autant qu'elle nous
indispose souvent.

Leur
BD intitulée Revenants a pour objet
les milliers de soldats américains frappés du syndrome de stress post
traumatique à leur retour d'Irak, et pour sujet la façon dont, dévorés par
leurs démons intérieurs, ils essaient de ne pas perdre pied. En 2010, on
dénombrait 22 suicides par jour chez les vétérans.

Le titre Revenants
qualifie autant les vétérans que tous les fantômes qu'ils les assaillent sans
répit : les innocents qu'ils ont tués, les ennemis abattus, leurs copains
tombés au combat, les familles meurtries de chaque côté, la peur et la folie.

Les
auteurs de Revenants ont voulu que la
lecture de la bande dessinée ne soit pas conditionnée au visionnage préalable du
film documentaire sur lequel elle s'appuie. Voir le film offre tout de même une
dimension supplémentaire à la lecture de la bande dessinée. 

le lien du film L'âme en sang  

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.

Vertical , de Shinichi Ishizuka, chez Glénat

Considéré comme un grand spécialiste des sommets, Sanpo
Shimazaki est engagé en tant que secouriste volontaire, pour aller sauver les
promeneurs imprudents, les skieurs en danger, les alpinistes inconscients. Si
Sanpo aime la montagne et la connaît parfaitement, il sait aussi quels
innombrables dangers elle recèle... et toutes les méthodes pour y survivre dans
des conditions toujours plus dantesques !

Gratifié en 2008 du
grand prix Manga
Taisho awards, puis auréolé l'année suivante du Shogakukan Manga Award,
Vertical, manga seinen (pour ados/adultes) a notamment donné a lieu à un
film
live en 2001. Un beau titre, au dessin fluide et prenant, où le suspens
et la réflexion se côtoient. L'occasion aussi de découvrir la montagne
d'une autre façon.

Giacomo Foscari , de Mari Yamazaki, aux éditions Rue de Sèvres

Giacomo
Foscari est un témoin sensible de l'évolution de deux sociétés chahutées au
cours du XXe siècle. En Italie, pendant son enfance, il assiste à la montée du
nazisme. Quelques années plus tard, au Japon, il se retrouve jeune professeur
au cœur du Tokyo intellectuel des années 60, en pleines tensions d'émancipation
de la jeunesse.

Un voyage entre les cultures japonaise et
italienne comme
les affectionne Mari Yamazaki, auteur à succès de Thermae Romae
(Sakka/Casterman). Au fur et à mesure des pages, on observe avec Giacomo
sa vie et ses sensations.

Lancé récemment, l'éditeur Rue de Sèvres se donne les moyens de faire de beaux objets.

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