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La femme est l'avenir du cow-boy

Avec "La Femme à l'étoile", Anthony Pastor livre un western féministe, écrit comme une pièce de théâtre contemporain.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La cow-girl veille dans la tempête. (ANTHONY PASTOR, CASTERMAN)

Comme au théâtre classique, le drame de La Femme à l’étoile se joue en trois actes et respecte la règle des trois unités : unité de lieu, de temps et d'action.

Femme puissante et garçon sensible

Unité de lieu : un cirque montagneux, un amphithéâtre naturel, enneigé, où les murs en planches d’un village fantôme résistent mal aux rigueurs du climat. Unité de temps : cet hiver dans lequel déboulent un cheval fourbu et son cavalier harassé de fatigue. Unité d’action : nos deux héros échapperont-ils aux représentants de l’ordre qui les poursuivent ?

C’est peu dire que ce cavalier et la métisse indienne dont le profil orne la couverture de La Femme à l’étoile sont d'excellents personnages. Leur souffrance est longtemps muette. Il leur faudra un sacré moment pour se raconter. 

"Mettre des mots sur une douleur n’est déjà pas évident. Accepter de la partager avec quelqu’un en étant sûr que ce sont les bonnes oreilles qui nous écoutent, c’est tout un parcours." 

l'auteur, Anthony Pastor

à franceinfo

Anthony Pastor s’empare du genre Western pour plonger au plus profond de l’intimité des personnages. Notre couple de tourtereaux blessés sera vite confronté à des trappeurs moins caricaturaux qu’ils ne le laissent paraître, et à un duo de marshalls, dont l’un agit au nom de la loi et l’autre au nom de Dieu. C’est aussi une BD féministe. Car oui, la femme est l’avenir du cow-boy.

"C’est le jeune homme qui raconte. Mais le personnage qui va lui permettre d’avancer, c’est elle, la femme à l’étoile. Ce qu’ils recherchent, c’est une forme d’équilibre nouveau."  

L'auteur, Anthony Pastor

à franceinfo

Des bleus à l'âme et sur le papier

Anthony Pastor travaille au pinceau, en couleurs directes. Les corps et les décors ne font qu’un : des pages en dégradés de bleus, plus ou moins clairs, quand les choses vont assez bien dans la lumière froide, plus ou moins sombres, quand elles dérapent la nuit. Enfin, l’arrivée de verts délicats salue le printemps qui revient. Une BD dont le premier dialogue est : "L’amour m’attend quelque part", ne peut décemment pas se terminer mal.

La Femme à l’étoile d’Anthony Pastor, aux éditions Casterman.

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