Lax, Grand Boum à Blois
De son vrai nom Christian Lacroix, Lax est de ceux qui doivent savourer les prix qu’ils reçoivent. Parce que leur talent est d’abord le fruit d’un long travail.
Lorsque nous le découvrons, le trait de Lax est un peu raide. Il porte les récits que lui proposent ses complices Patrick Cothias et Franck Giroud. Avec le premier, au début des années 80, il signe dans une veine très traditionnelle, la série historique La marquise des lumières. Avec le second, il s’intéresse dans les années 90 à l’histoire contemporaine, voire à l’actualité. Cela donne Les oubliés d’Annam, sur l’Indochine, La fille aux Ibis , après la révolution roumaine, ou Azrayen , évocation de la guerre d’Algérie. Pour cette histoire, Lax obtient de son éditeur le rare privilège d’être financer pour prendre son temps. Il va tâtonner plusieurs mois pour radicalement changer sa manière de dessiner. Le résultat en vaut la peine. Avec Azrayen , Lax parvient en 1998 à la maturité graphique.
Il lui reste à s’imposer au scénario. Seul, il a déjà eu à cœur de porter un récit qui le touche particulièrement. Des Maux pour le dire met en scène son frère handicapé et grand voyageur. Les années 2000 seront celles de Lax auteur complet. Dans L’Aigle sans orteils et Pain d’alouette , il raconte l’épopée des coureurs cyclistes du début du XXème siècle. Une histoire sociale : celle des mineurs de fond du Nord. Le vélo est son affaire. Lax ne dédaigne pas gravir les routes les plus hautes de l’hexagone. Il s’essaie aussi au polar avec les aventures du Choucas, une série qu’il mène en noir et blanc avant d’adapter Pierre qui roule , roman noir de Donald Westlake.
Les années 2010 verront-elles Lax délaisser le crayon pour la plume ? L’homme a visiblement pris goût à l’écriture. Pour le dessinateur Jean-Claude Fournier, il a écrit Les chevaux du vent , dont on attend encore la conclusion. Et pour Frédéric Blier Amère patrie dont le tome 2 est sorti cet automne.
Honoré hier soir du Grand boum du festival de Blois, Lax signera l’affiche de la prochaine édition et son œuvre fera l’objet d’une grand exposition en novembre 2012.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses, parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de coeur.
Akira Toriyama, le maître du manga d’Olivier Richard chez 12 Bis
Oliver Richard signe la première biographie non-officielle d’Akira Toriyama, l’auteur de Dragon Ball, manga au succès planétaire. L’auteur retrace la vie et l'œuvre du mangaka, de sa naissance à la reconnaissance publique grâce à Dr. Slump, puis à la consécration avec Dragon Ball et Dragon Quest. Tous les chapitres sont illustrés par de nombreuses planches (en japonais et en français), photographies et illustrations. Le livre se termine par une série d'entretiens de plusieurs personnalités, japonaises et françaises, sur le phénomène Dragon Ball : Ikai Mikita (rédacteur en chef du magazine Comic Ryû), Yoshitaka Amano (illustrateur), Shigeyasu Yamauchi (réalisateur des films de DBZ), Shiro Sagisu (compositeur), Dominique Véret (Akata), Alex Pilot (Nolife), Yvan West Laurence (co-fondateur d'AnimeLand).
Petite épopée nippone de Philippe Buchet chez Kana
Philippe Buchet a vécu cinq ans au Japon, jusqu’en février 2011. Entre 2003 et 2005, il s’y rend régulièrement. A chaque visite, il réalise de nombreux croquis. Petite épopée nippone est son carnet de voyage. Le livre donne à voir des endroits insolites ou qui l’ont particulièrement touché. On est loin du guide touristique. On peut aussi y lire ses impressions "tout à fait subjectives" et pleines d’humour sur le Japon. L’auteur se met également en scène dans les petits gags qui émaillent sa vie quotidienne. Pour Jirô Taniguchi (Quartier lointain ), qui en signe la préface, "la lecture de ce carnet, tout en simplicité, offre un apaisement garanti. C’est un regard doux et chaleureux" . Illustrateur, dessinateur et coloriste français de bande dessinée, Philippe Buchet est notamment connu pour avoir cosigné avec Jean-David Morvan les BD Sillage et Nomad.
Ma vie manga d’Osamu Tezuka chez Kana
Les éditions Kana propose une autobiographie de l’un des plus illustres mangaka, Osamu Tezuka, réalisée à partir des enregistrements de plusieurs conférences données par l’auteur entre 1986 et 1988 et des témoignages de ses proches (sa sœur, un ami d’enfance, un ancien professeur…). "Ma vie manga a commencé le jour du grand bombardement aérien d’Osaka et le jour de la fin de la guerre, le 15 août 1945." Osamu Tezuka raconte son enfance, parle de sa mère qui l’a toujours encouragé, de l’ami qui lui a sauvé la vie, de la guerre, du message qu’il a essayé de faire passer dans ses manga, lui qui était fasciné par Disney. Il nous donne son sentiment sur la société et porte un regard critique sur son œuvre. Ce livre, illustré de photographies, de croquis et d’extraits d’œuvres, intéressera aussi bien les fans du mangaka que ceux qui désirent mieux le connaître.
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