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Le puzzle de la mort qui tue

Le scénariste Gaet's et le dessinateur Julien Monier ont mis la dernière main à leur grand tableau RIP.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pas un pour sauver l'autre... (GAET'S ET JULIEN MONIER, PETIT A PETIT)

RIP, R.I.P. pour "Qu’il repose en paix". RIP apparaît au frontispice de six volumes, six BD dont les couvertures inquiétantes présentent chacune un personnage différent de cette histoire, on ne peut plus morbide.

La grande solitude des morts et des vivants

Comme lorsqu’on fait un puzzle, on peut commencer par n’importe quel tome, sauf le dernier, qui vient de paraître et complète le tableau. Cela dit, ça ne gâte rien de commencer par le début. Bon, dire "ça ne gâte rien", n’est pas très judicieux, car ici grouillent cloportes, parasites, microbes et cafards. La mort est partout, et ce n’est pas beau à voir.  

Au cœur de l’intrigue, la demi-douzaine de salariés d’une entreprise chargée de vider les maisons et les appartements des personnes seules décédées, souvent dans l’indifférence générale, traînent leur solitude.

"Le coeur du propos de RIP, c'est la solitude. Ce qui fait que nos personnages sont arrivés aussi bas, et se sentent aussi seuls."

Le scénariste Gaet's

à franceinfo

Derrick, Maurice, Ahmed, Albert, Fanette et Eugène sont donc des losers, des paumés mal dans leur peau. S’ils sont là, c’est qu’ils se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. La poisse leur colle aux basques mieux qu’un papier tue-mouches, au plafond du bistro où ils échouent chaque soir.

Avec le dernier volume, les zones d'ombre des tomes précédents sont toutes éclairées. Et apparaissent encore plus noires qu’on pouvait l'imaginer. Pour nous maintenir à distance de l’horreur, le dessinateur Julien Monier met en scène ce macabre spectacle en tirant son trait semi-réaliste vers la caricature.

Le sixième et dernier tome a pour titre Eugène, toutes les bonnes choses ont une fin

RIP, aux éditions Petit à Petit.

RIP à Saint-Malo 

Le festival Quai des Bulles consacre à la série RIP une grande exposition pour laquelle l’institut médico-légal de Lille et sa collection de mouches ont été sollicités. Âmes sensibles, s’abstenir !

Celles-ci peuvent directement passer à côté, dans la grande exposition Titeuf. Malgré les apparences, l’éternel gamin de Zep fête cette année ses 30 ans.

Quai des Bulles, à Saint-Malo, les 27, 28 et 29 octobre 2023.

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