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Pour Charles Berberian ce qui fait la beauté du dessin, c’est que "tout est possible avec le dessin"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Charles Berberian, dessinateur et scénariste de bande dessinée, Grand prix du festival international de la BD d’Angoulême en 2008 avec son acolyte Philippe Dupuy. Il publie "Nathanaëlle" aux Editions Glénat.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le dessinateur Charles Berberian le 28 septembre 2018 à Manosque (JOEL SAGET / AFP)

Nathanaëlle est pour Charles Berberian "une histoire de science-fiction avec une espèce de vision décalée de ce que l’on peut vivre à notre époque projetée dans l’avenir". Mais c’est aussi une rencontre : celle avec Fred Baltran. Déjà réunis par la musique même si l’un est plus rock et l’autre plus folk, Charles Berberian souligne qu'un de leurs points communs est "l’angoisse qui parfois nous prend à la gorge".

Je pense que ceux qui font de la musique ou ceux qui dessinent doivent expurger un certain nombre de toxines ou d’angoisses. On fait ça au début pour s’amuser et on continue parce que l’on ne peut pas faire autrement

Charles Berberian

à franceinfo

Charles Berberian naît en Irak avant de vivre dix ans au Liban avec ses parents, son père d’origine arménienne, et sa mère Chypriote. Et c’est en 1975 qu’ils arrivent à Paris. Il leur doit "l’amour de la lecture, la curiosité. Ils m’ont apporté aussi un positionnement par rapport aux autres que j’aime beaucoup, une sorte de disponibilité, de générosité".

Des comics à la bande dessinée

Il a un vrai coup de foudre pour les comics Batman et Superman, jusqu’à ce qu’il découvre dix ans plus tard la bande dessinée franco-belge Lucky Luke (Morris, René Goscinny) : "Lucky Luke c’est vraiment ce que je préfère". Au Liban, à Beyrouth, c’est difficile de se procurer les nouveautés en BD car il a peu d’argent de poche et du coup "je me dis que le meilleur moyen d’augmenter ma collection de bandes dessinées c’est d’en fabriquer moi-même et donc je prenais des papiers de cahiers scolaires quadrillés et j’agrafais ça à la fin, et je faisais une couverture spécialement pour. Et hop ! J’avais un volume de plus dans ma collection sans avoir dépensé un centime".

Il entame des études de médecine sous l’impulsion de ses parents mais très vite il se rend compte qu’il souhaite dessiner à plein temps : "Mon père était consterné mais il m’a quand même payé des études de dessin". "C'est un truc qui me fait du bien tout bêtement. Quand je m’assois et que je me mets à dessiner, les choses se posent, je me repose. Tout devient possible aussi et c’est un peu aussi la beauté du dessin, c’est que tout est possible avec le dessin". Et cette rythmique dans le dessin, il la retrouve dans sa deuxième passion, la musique : "Je pense que je dessine comme j’essaie de chanter ou jouer de la guitare".

La rencontre déterminante

En 1983, il rencontre Philippe Dupuy avec qui il réalisera 25 albums. Ils deviennent connus du grand public avec Le Journal d’Henriette puis, plus tard Monsieur Jean. Les deux compères reçoivent le Prix "Grand Boum" décerné par le Festival de la BD à Blois en 2004 et quatre ans après celui du Grand Prix d’Angoulême pour leur œuvre commune.

A 60 ans et des kilomètres de dessins et de notes derrière lui, il aspire toujours aux mêmes choses : "M’asseoir, dessiner, faire de la musique". Il relate le plaisir qu’il a éprouvé lorsqu’à la Fondation Vuitton avec Albin de la Simone il a organisé son premier concert dessiné : Charlotte Perriand-Une vie de création et qu’il a hâte de remettre cela le 15 janvier à la Maison de la Poésie à Paris.

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