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Un méchant au siècle des Lumières

Foin de héros, ni même de "anti-héros" ! Place aux vrais méchants ! C'est peu de dire que Justin Fleuri de Saint-Sauveur, mis en scène par Alain Ayroles et Richard Guérineau, ternit le siècle des Lumières.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ils sont méchants et odieux, mais irrésistibles ! (RICHARD GUERINEAU, DELCOURT / SIMON SPRYUT, LE LOMBARD)

Alfred Hitchcock disait : "Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". Ça vaut aussi pour les bandes dessinées. On pourrait multiplier les exemples : Rastapopoulos dans Tintin, Olrik dans Blake et Mortimer, et bien sûr les Dalton dans Lucky Luke. Pour sa nouvelle série L’Ombre des Lumières, le scénariste Alain Ayroles est allé encore plus loin. Et si le méchant devenait tout simplement le principal personnage de l’histoire.

Ce n’est plus un héros, c’est un contre-exemple !

Celui-ci s’appelle Justin Fleuri de Saint-Sauveur. Noble dévoyé, chevalier manipulateur, inquiétant et néfaste, il vit et sévit dans les années 1740-1750, sous le règne de Louis XV.

"Mettre en scène un méchant est assez savoureux. Etant noble dans une société très hiérarchisée, il peut tout se permettre. Il a un ascendant énorme sur les gens qui l’entourent."

Le scénariste Alain Ayroles

à franceinfo

Pour cette série prometteuse, Alain Ayroles renoue avec le roman épistolaire. Plus que les dialogues, les lettres échangées entre nobles font contrepoint au dessin soigné de Richard Guerineau, qui restitue la richesse des costumes et le caractère outré des personnages, dans un récit d’aventure parfois dramatique, mais qui relève aussi de la comédie. Les puissants s’amusent pendant que le peuple trime. On y jette volontiers tricornes et robes à crinoline par-dessus les moulins, pour quelques scènes libertines.

Alain Ayroles affirme avoir de quoi multiplier les intrigues pour une dizaine d’albums, s’il le faut.

L’Ennemi du genre humain, tome 1 de L’Ombre des Lumières, aux éditions Delcourt.

Dans le même registre, une autre pépite…

Quel bonheur de retrouver Les Mémoires du Dragon Dragon de Nicolas Juncker et Simon Spruyt ! Un dragon au sens militaire du terme, qui se déplace à cheval. Celui-ci s’appelle Pierre-Marie Dragon. D’où le dragon Dragon ! C’est un malin, c’est un coquin, c'est un couard, habile bretteur pourtant, et la braguette toujours ouverte, pour sûr. Après Valmy, c’est fini, voici Belgique, c’est chic.

Les Mémoires du Dragon Dragon, une savoureuse série aux éditions du Lombard.

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