Un Noël sous le signe de la BD

Des bêtises de Pim, Pam, Poum aux facéties du Petit Nicolas, de la violence d'Undertaker à la sensualité des femmes d'Ana Miralles, en passant par les paysages inspirés de Nicolas de Crécy, quelques beaux-livres de saison. 

Des Pim... 

Si vous optez pour la bande dessinée patrimoniale, ne manquez pas Pim Pam Poum. Dans cette série qui a vu le jour à la fin du 19e siècle dans le supplément dominical du New-York journal, deux garnements en font voir de toutes les couleurs à quelques personnages au physique impayable : le capitaine, l’astronome, miss Ross et tante Pim. Plus les bêtises des deux gamins sont gratinées, plus rude est la fessée qui conclut la séquence. Evidemment tout cela est daté. Il ne saurait être question aujourd’hui de frapper les enfants ou de torturer les animaux, comme dans ces images à la vitalité bondissante.

Pim Pam Poum, chez Urban comics.

Plus près de nous et désormais tout aussi patrimoniales, voici dévoilées les archives inédites de Goscinny et Sempé. Sous sa couverture jaune pétard, La grande histoire du Petit Nicolas aux éditions IMAV est d’abord une histoire d’amitié et de complicité entre deux génies : Sempé, le gamin de Bordeaux et René Goscinny, celui de Buenos Aires. Le livre regorge de photos, de dessins, de pages de scénario. A déguster après ou avant d’avoir vu le film Le Petit Nicolas, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?  

La grande histoire du Petit Nicolas, Aymar du Chatenet, aux éditions IMAV 

...et des bang !

Pour prendre la mesure du talent d’un nouveau maître du western en bandes dessinées, plongez-vous dans Undertaker, l’art de Ralph Meyer. Dans la lignée de Jijé et de Gir, Ralph Meyer exacerbe la violence de la conquête de l’Ouest. Sous l’orage et dans la chaleur du désert, sur la piste ou au saloon, son croque-mort, inventé avec le scénariste Xavier Dorison, dégaine et fait le coup de poing plus souvent qu’à son tour.

Beau livre d’images de 300 pages, Undertaker, l’art de Ralph Meyer, aux éditions Dargaud.

Dans un registre réaliste comparable, les éditions Daniel Maghen rendent hommage à l’œuvre d’Ana Miralles. La dessinatrice espagnole s’est fait une spécialité de croquer les belles au corps de liane et au regard de braise. L’autrice de Djinn, sur scénario de Jean Dufaux, a fait savoir qu’elle s’apprêtait à tourner la page de ce registre érotique. Ana Miralles, ici magnifiée en grand format.

ANA, aux éditions DM.

Enfin, Nicolas de Crécy est parti Sur les routes, carnet en poche. Tel Delacroix au Maroc ou dans la tradition japonaise du peintre-voyageur-écrivain, Nicolas de Crécy embrase les ciels et croque les architectures du Brésil et du Mexique, du Canada et de l’Italie.

Sur les routes, carnet en poche, aux éditions Gallimard bandes dessinées.