À Tokyo, un café qui empêche de procrastiner

Habitué à renvoyer au lendemain ce que vous pouvez faire aujourd’hui ? Un nouveau café tokyoïte lance un concept pour vous aider : payer pour vous faire rabrouer.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
A Tokyo, interdit de se la couler douce dans ce café anti-paresse, selon Takuya Kawaii, le fondateur et patron du Genko Shippitsu Cafe. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

Vous tournez en rond. Vous ne savez pas comment finir un rapport pour votre entreprise, une dissertation pour votre professeur ou même un roman pour votre éditeur. À Tokyo, un établissement peut peut-être vous aider. C’est le premier café anti-procrastination. 

Il s’appelle Le café des écritures de manuscrits. Il est situé près de la station Koenji, dans l’un quartiers bobos de la capitale japonaise, entouré de friperies, de restaurants, de petites salles de concerts. La boutique est assez étroite. Vous n’avez pas de table à partager. Seulement une dizaine de sièges élevés, un peu inconfortables, devant une sorte de comptoir étroit avec des prises électriques. On n’est pas là pour s’amuser, pour discuter ou pour flâner sur les réseaux sociaux. On est là pour travailler exclusivement. 

Niveau de pression au choix

Comment est-ce qu’on empêche la procrastination ? En fait, c’est un peu comme à l’école, vous êtes surveillés. Mais là vous payez pour vous faire rabrouer. Dès que vous entrez, un employé vous rappelle les règles et vous fait remplir une petite fiche avec votre nom, votre heure d’arrivée et votre objectif de travail. Vous devez dire à l’équipe quel volume de texte vous avez prévu d’écrire dans la journée. C’est en nombre de caractères ou en nombre de pages. Et vous choisissez de vous appliquer une pression plus ou moins forte.

Il y a trois niveaux de pression : faible, moyen ou fort. C’est sur la fiche à remplir. L’équipe du café va ensuite venir toutes les demi-heures ou toutes les heures surveiller votre travail, regarder votre niveau d’avancement, en fonction de vos objectifs. Si vous voulez une pression faible, ils vont vous encourager gentiment. Si vous avez demandé un peu plus de fermeté, ils seront moins agréables. Et si vous avez carrément exigé de la sévérité, ils feront des commentaires plus désobligeants sur votre fainéantise et votre incapacité à tenir des délais. Et ils resteront derrière vous en silence pendant plusieurs minutes pour voir si vous progressez ou non. Normalement, ça vous aide à trouver l’inspiration.

Comme pour les espaces de cotravail classiques, il y a un tarif par tranche d’une demi-heure. En gros; il vous en coûtera pour 4 euros de l’heure et pour ce prix, vous avez aussi du café et du thé à volonté. Et peut-être un chef-d'œuvre à la clé.

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