Cet article date de plus de deux ans.

Aux États-Unis, l'étrange groupe de sport "F3" qui ne réunit que des hommes

Ce groupe organise des sessions de sport aux aurores à travers tout le pays. Une occasion de se rapprocher, de parler, d’échanger sur des problèmes communs.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un athlète soulève une barre de traction. (TARA MOORE / STONE RF)

F de fitness, F de fellowship – "camaraderie" en français – et F de faith – "la foi". Chaque groupe des "F3" se retrouve un peu avant 5h30 du matin sur un parking ou dans un parc. Les séances sont gratuites et il n’y a pas d’équipement, à part de temps en temps une brique pour se faire les muscles. Ce n’est pas un club, au sens où il n’y a pas d’abonnement, pas de formulaire d’inscription à remplir. À chaque fois, un membre du groupe donne les consignes, pas un coach professionnel.

"F3" est ouvert à tout le monde, quel que soit son état de forme et son âge. Mais seuls les hommes sont acceptés. La séance dure un peu moins d’une heure, qu’importe la météo. "C’est un moment, dit le site de F3 Houston au Texas, sans téléphone, sans email, sans femme, sans enfant."

Assumer une "masculinité saine" 


Pour le côté camaraderie, c'est un peu comme Fight Club, sans la bagarre et les règles – on a donc le droit d’en parler. L’idée est de créer des amitiés profondes et d’assumer une "masculinité saine", comme l’explique l’un des responsables du réseau : il n’y a rien de mal à être un homme, à rester le chef de famille mais sans la distance, sans la froideur que ces hommes ont pu observer chez leur propre père par exemple.

Après votre première séance, vous recevez un surnom, lié à votre nom de famille, à votre métier ou à votre passion. Le New York Times a suivi un de ces groupes "F3". L’un des participants s’appelait K9 par exemple et, pour lui, "F3" a changé sa vie, compliquée par une séparation. Il s’est même fait tatouer "F3" sur le ventre. Le réseau a été lancé en 2011 par deux hommes. Il compte 3 400 groupes à travers les États-Unis aujourd’hui. Sa popularité a grandi pendant la pandémie.

Pas de prosélytisme

 
Concernant la foi, F3 n'est pas un groupe religieux. Un journaliste du magazine Men’s Health a participé à plusieurs séances et raconte qu’il n’a jamais été témoin de prosélytisme. L’important, selon le site de "F3", est "de croire à quelque chose de plus grand que soi-même", pas forcément Dieu. Par ailleurs, toutes les religions sont acceptées.

Toutes les séances se finissent par un rassemblement en cercle où tout le monde donne son nom, son âge, son surnom. Le leader du jour prononce quelques mots, un proverbe, une pensée et, parfois aussi, un passage de la Bible. Juste de quoi donner à réfléchir pour la journée qui commence, dit-on chez "F3". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.