Défense : aux États-Unis, une start-up mise sur les possibles débouchés militaires de l'hydrogène

L'hydrogène, carburant qui fait déjà rouler bon nombre de voitures, a peut-être un avenir dans l'armée. Aux États-Unis, la start-up Mach Industries développe des engins et des armes qui pourraient changer le visage des conflits, en se servant de ce gaz.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'hydrogène pourrait alimenter des drones ou des générateurs par exemple. Drone MQ-9 Reaper survolant le champ d'essai et d'entraînement du Nevada le 14 janvier 2020. Photo d'illustration (WILLIAM ROSADO / US AIR FORCE / AFP)

Ethan Thornton, un jeune créateur de start-up, s'est lancé dans une entreprise qui vise à mettre au point un armement fonctionnant à l'hydrogène.

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À 19 ans, il est très jeune pour se lancer dans l'industrie de l'armement. Sa start-up, installée à Boston et à Austin, a levé près de six millions de dollars déjà. Il raconte au site Techcrunch qu’il s’intéresse à la technologie depuis l’enfance, avec un grand-père qui a construit lui-même de petits avions. Adolescent, il a travaillé comme mécanicien. 

Un jeune prodige de l'électrolyse

En grandissant, il dit qu’il s’est passionné pour l’électrolyse, c'est devenu une véritable obsession. Et avec l’électrolyse de l’eau, on produit de l’hydrogène. Il a fabriqué une sorte de mini-bazooka fonctionnant à l’hydrogène grâce aux 200 dollars donnés par ses parents, après leur avoir expliqué son projet dans un dossier de 20 pages. C'était pendant le lycée puis il a été admis au MIT, le réputé institut de technologie du Massachussetts.

Là-bas, il a commencé à collaborer avec un laboratoire de l’école, partenaire du ministère de la Défense. Très vite, il a arrêté l’université pour lancer sa start-up avec deux membres du laboratoire en s’appuyant sur les contacts qu’il avait établis avec le Pentagone. Il a ensuite décroché une bourse financée par Peter Thiel, entrepreneur de la Silicon Valley, l’un des premiers investisseurs de Facebook, connu pour ses positions politiques plutôt à droite.

Remplacer la poudre, alléger les équipements

Ethan Thornton annonce qu’il cherche en fait à remplacer la poudre. L’hydrogène coûterait moins cher. Il pourrait aussi alimenter des drones ou des générateurs par exemple. Autre avantage d’un point de vue militaire, la combustion de l’hydrogène, avec le bon équipement, pourrait se faire directement sur le théâtre d’un conflit, avec les ressources disponibles sur place, alors que pour les armes traditionnelles, les soldats doivent tout emmener avec eux sur le terrain. Ce qui est lourd et cher.

C’est un type de technologie intéresse l’armée depuis plusieurs années, bien avant la création de Mach Industries. Dans le même temps, le secteur de la défense reçoit de plus en plus d’argent du monde de la technologie. D’après PitchBook, les capital-risqueurs ont investi sept milliards de dollars l’an dernier dans le secteur. C’était moins d’un milliard en 2017. Donc il y a de l'argent pour la recherche et le développement.

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Des tests déjà effectués

Mach Industries, c’est une petite équipe d'une quinzaine de personnes pour l'instant. Une partie développe la technologie à Boston et les tests ont lieu au Texas, état immense où il y a plus de place pour s’essayer à la combustion de l’hydrogène. 

L’objectif de Mach Industries est d’être capable d’ici cinq ans de fabriquer des milliers de produits chaque année. Pour certains d'entre eux, l’horizon est encore plus lointain. Il y a beaucoup de travail, ne serait-ce que pour mettre en place des normes de sécurité pour des armes à l’hydrogène.

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