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Du miel... sans abeille : à quoi ressemble le produit vegan mis au point par une entreprise américaine ?

MeliBio, une entreprise de Californie, a mis au point du miel en laboratoire. L'objectif est de ne plus priver les abeilles du fruit de leur travail. Et apparemment, le goût est très proche du produit naturel.
Article rédigé par franceinfo
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Pour protéger les abeilles, une entreprise américaine s'est lancé dans la production de miel vegan. (PATRICK T. FALLON / AFP)

Vous ne vous en doutiez peut-être pas mais le miel n’est pas vegan. Les vegans considèrent en effet que l’apiculture exploite le travail des abeilles et qu’il s’agit donc de cruauté animale, même si, à l’origine, le miel est produit par les abeilles pour les abeilles. C’est ce qui leur fournit énergie, vitamines, protéines comme l’eau et la nourriture pour les êtres humains.

>> Aux États-Unis, on vaccine les abeilles pour protéger les ruches d'une bactérie

Pendant toute sa vie, une abeille va produire l’équivalent d’un douzième d’une cuillère à café de miel. Elle va chercher le nectar des fleurs, jusqu’à 1 500 fleurs par jour, le stocker dans un de ses estomacs où il commence à être transformé et le ramener à la ruche pour nourrir d’autres abeilles. Or, les apiculteurs prennent ce miel et le remplacent par du sirop qui n’a pas du tout les mêmes capacités nutritionnelles.

Imiter le miel à l'échelle moléculaire

Darko Mandich, originaire de Serbie, a travaillé dans cette industrie pendant des années en Europe. Et pour ne plus priver les abeilles du fruit de leur travail, il a décidé de s’installer en Californie et d’y fonder MeliBio. Protéger les abeilles, c’est protéger le meilleur pollinisateur de la planète et donc en bout de chaîne, l’être humain. Pour créer son miel vegan, il a reproduit en quelque sorte le travail des abeilles.

Il explique avoir, grâce à la technologie, imiter le miel à l’échelle moléculaire, tout cela à partir du même type de plantes, l’hibiscus par exemple, que vont butiner les abeilles, en y ajoutant du fructose, du glucose, issus de fruits et de légumes et un procédé de fermentation dans un laboratoire d’Oakland, tout près de San Francisco. MeliBio fait même appel à des sommeliers du miel pour en tester le goût et contrôler sa qualité. La version actuelle de Mellody - le nom de ce miel vegan - aurait demandé 300 essais.

Ceux qui l’ont testé disent qu’il est quasi-impossible de faire la différence avec du vrai miel, et que surtout, le goût est bien plus proche que les alternatives actuelles, très sucrées, comme le sirop d’érable notamment. MeliBio a levé plus de neuf millions de dollars. Sachant que le miel représenterait un marché mondial de neuf milliards de dollars, les investisseurs sont à l’écoute. Pour populariser Mellody, MeliBio a eu l’idée de le faire goûter au chef d’un restaurant étoilé, Eleven Madison Park à New York en l’occurrence, en se disant que ce serait le moyen d’attirer l’attention si un chef réputé l’appréciait. Bingo !  

Mellody se vend aujourd’hui au Eleven Madison Park, un restaurant vegan. Il coûte encore cher, deux fois plus que du miel traditionnel, mais comme souvent, avec les économies d’échelle, le prix devrait descendre. Mais est-ce que pour autant MeliBio va sauver les abeilles, ça, c’est une autre question. Les apiculteurs n’ont pas grand-chose à voir avec le réchauffement climatique qui les menace. Les pesticides sont un autre problème.

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