États-Unis : grâce à l'intelligence artificielle, une application soutient psychologiquement ses utilisateurs
Kai Koerber, le fondateur de Joy, fait partie des survivants de la fusillade du lycée Marjory Stoneman Douglas en Floride en 2018 lors de laquelle un jeune avait abattu 17 personnes. À l'époque, Kai Koerber était en première et la tuerie a évidemment été traumatisante pour lui, comme pour beaucoup d'autres lycéens.
Certains ont cherché à transformer leur stress post-traumatique en action concrète, en s'engageant en politique ou en militant pour une restriction du port d'armes par exemple. Lui, plutôt bon en sciences, a opté pour une autre approche parce qu'à ses yeux, il fallait tenir compte de l'impact psychologique d'une telle tragédie.
Il s'est intéressé au potentiel de l'intelligence artificielle dans ce secteur pendant ses études à l'université de Berkeley, près de San Francisco. Après son diplôme, il a pu développer le concept de son application Joy. "L'idée, explique-t-il, au site Fast Company, est de fournir aux gens confrontés à la tristesse, au deuil et à la colère, une plateforme qui les entraîne à se sentir mieux."
Pour que l'application fonctionne, il suffit de parler à Joy, en n'importe quelle langue. Son intelligence artificielle est a priori capable à partir du ton de la voix de déterminer quel est votre état d'esprit, quel type d'émotions vous ressentez et vous suggère ensuite vocalement des exercices pour aider à faire disparaître cette émotion qui vous dérange.
Des spécialistes de la conscience de Berkeley derrière ces exercices
Ces exercices ne sont pas forcément de la méditation. Par exemple, pour quelqu'un qui se sent stressé à l'approche d'un examen, Joy propose de se souvenir d'un objectif que vous aviez atteint dans le passé et de se servir de ce souvenir positif pour se motiver. Cependant, l'application se trompe parfois en analysant la voix, mais elle propose alors de cliquer sur les emojis proposés pour indiquer comment l'on se sent.
La question est donc de savoir si l'application fonctionne vraiment, surtout qu'elle fonctionne sur un système d'abonnement à 8 dollars par mois. Si l'on en croit un utilisateur, qui connaît Kai Koerber, les exercices l'aident réellement à déstresser parce qu'ils sont courts.
Joy devrait en tout cas s'améliorer avec le temps, parce que comme toujours avec l'intelligence artificielle, plus de gens l'utilisent, plus l'algorithme aura de la matière pour affiner ses réponses. En revanche, l'impact de ces applications dans le domaine de la santé mentale n'est pas irréfutable pour le moment. Peut-être que Joy peut aider certaines personnes et pas d'autres, mais si des utilisateurs se sentent mieux après l'avoir consultée, c'est déjà ça.
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