États-Unis : l'Utah envisage de placer des "gardiens" armés dans ses écoles primaires et secondaires

Pour répondre au risque de fusillades dans les écoles, l'Utah, État de l'ouest américain, propose de recourir à un personnel armé obligatoire dans les établissements scolaires. C'est l'une des nombreuses mesures figurant dans un projet de loi majoritairement souhaité.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Couloir d'un lycée aux États-Unis. Photo d'illustration (TONY ANDERSON / DIGITAL VISION)

En 2023, près de 350 fusillades - pas toujours mortelles - auraient eu lieu aux États-Unis. Face à ce constat, le débat des armes à l’école n’est pas nouveau, soit pour des questions de sécurité, soit pour des questions constitutionnelles. Ici, dans l'Utah, le projet de loi HB84 obligerait chaque école à avoir dans l’établissement, soit un policier, soit un vigile armé. Ce "gardien" pourrait être un employé de l’école, à l’exception des enseignants et du principal (à part dans les petites écoles - de moins de 100 élèves, où enseignant ou principal pourrait occuper cette fonction).

Le gardien suivrait une formation deux fois par an, une formation comparée par des élus à celle d’un policier. Par conséquent, n’importe quel volontaire ne peut pas devenir un gardien, préviennent-ils. De toute façon, dans cet État, les enseignants qui ont un permis ont déjà le droit d’avoir une arme dans l’école. Cette loi "ne cherche pas à introduire des armes à l’école. Je vous assure que les armes sont déjà là", clame l’élu qui a porté ce projet.

En plus du gardien, un "panic button", des caméras, des fenêtres blindées...

L’État propose aussi d’autres mesures. L’une d’entre elles fait écho à la "loi d’Alyssa", déjà approuvée en Floride, au Texas, dans l’État de New York ou au Tennessee. Cette mesure permet d’installer dans chaque salle de classe ce qu’on appelle un "panic button", un bouton pour signaler un danger, l’intrusion d’un tireur par exemple. On parle de la loi d’Alyssa en référence à Alyssa Alhadeff, une adolescente de 14 ans tuée lors d’une fusillade dévastatrice en 2018, à Parkland en Floride. Sa mère, Lori Alhadeff, se bat depuis pour que ces boutons soient installés dans chaque école du pays. Le nouveau projet de loi stipule également la présence d’un système de vidéo-surveillance ou de fenêtres avec un verre spécial, plus difficile à briser. Ces mesures et d’autres coûtent de l’argent, mais les législateurs auraient débloqué 100 millions de dollars. 
 
Tout le monde n'est pas d’accord. La communauté éducative - le principal syndicat d’enseignants du pays en tout cas - approuve l’essentiel de ces mesures mais a fait part de ses doutes sur la présence d’un gardien armé. Est-ce qu’il sera correctement formé aux interactions avec les élèves, au-delà de l’intrusion d’un tireur ?

Deux élues démocrates de l'Utah, une députée et une sénatrice, partent du principe que la présence d’armes à feu dans un établissement n’est jamais une bonne idée. Les écoles ressembleraient à des prisons selon elles. Sachant que la question de la violence par arme à feu dépasse le cadre de l’école, il vaudrait mieux, selon elles, appréhender plus largement ce problème qui touche toute la société américaine. Elles pensent que régler ce problème passe plutôt par une limitation de l’accès aux armes, un débat récurrent aux États-Unis. Mais il est à noter que ces deux élues, critiques d’une partie du projet de loi, sont largement minoritaires.

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