États-Unis : la première greffe d'un œil complet donne des résultats prometteurs
La New York University a expliqué jeudi 9 novembre comment les chirurgiens de son hôpital avaient réussi la toute première greffe d’un œil entier. L’intervention a eu lieu en mai 2023. Une intervention complexe et à hauts risques.
Le choix du patient
Cette première greffe d'un œil entier a eu lieu sur un patient nommé Aaron James. C’est un vétéran des forces armées américaines, un père de famille de 46 ans, qui vit en Arkansas. En juin 2021, alors qu’il travaillait sur une ligne à haute tension, un câble a touché son visage, provoquant une décharge de 7200 volts. Il a perdu son bras gauche, son nez, son menton, une partie de ses dents et son œil gauche. Avoir survécu à un tel accident est déjà un miracle en soi. Il raconte que ce jour-là, il s’est réveillé, est parti travailler et s’est réveillé six mois plus tard au service des grands brûlés de l’hôpital de Dallas, où il avait été transporté. Là, on lui a retiré son œil gauche, la blessure était trop douloureuse. Il ne peut, depuis l’accident, que manger des produits liquides.
L’hôpital de la New York University, qui a un programme réputé de greffes, lui a proposé de tenter de remplacer son œil ainsi que son visage. En le prévenant que l’intervention était très risquée. Et l’opération a eu lieu au mois de mai dernier.
Quand son œil a été retiré, un chirurgien de la New York University, a suggéré de couper le nerf optique d’une certaine façon pour préserver le maximum de terminaisons nerveuses dans le cadre d’une éventuelle greffe. Un facteur décisif dans la réussite de l’opération, qui a duré 21 heures. Auparavant, les médecins ont répété la procédure 15 fois, pendant qu’Aaron James attendait un donneur.
Un résultat qui n'est qu'un premier pas
Le jour de l’opération, il a d’abord fallu extraire l’œil et les morceaux de visage du donneur. L’équipe de chirurgiens avait également préparé des CD34, une cellule-souche du donneur à partir de sa moelle épinière, pour les injecter dans le nerf optique d’Aaron James. "Tout s’est passé exactement comme nous l’avions prévu", s’est félicité le chirurgien en chef. Six mois plus tard, la greffe tient toujours. L’œil est en bonne santé, le sang y circule bien, même si pour l’instant, cet œil marron - son autre œil est bleu - ne voit pas. Cela viendra peut-être, les médecins attendent de savoir si une communication se créé entre l’œil et le cerveau.
"Je me sens bien. Je n’arrive pas encore à cligner de l’œil mais j’ai des sensations", se réjouit Aaron James, qui a des visites de contrôle tous les mois. "Que je puisse voir ou pas, tant pis. J’espère avant tout que cette procédure aidera de futurs patients", dit-il. Pourquoi pas à terme, contribuer à redonner la vue à des aveugles ou guérir des cancers ? La réussite de la greffe, présentée comme un progrès significatif, peut déjà encourager le financement d’autres procédures similaires.
Maintenant qu’il a reçu d’autres greffes du visage, Aaron James peut désormais manger de la nourriture solide.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.