États-Unis : tout un quartier de maisons imprimées en 3D voit le jour au Texas

À Georgetown, à côté d’Austin, la capitale du Texas, un promoteur immobilier a fini de construire ce qu’il présente comme le premier quartier composé de maisons construites en impression 3D.
Article rédigé par franceinfo, Loïc Pialat
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Rue Painted Sunset Dr, Andice, quartier de Wolf Rnach à Georgetown, Texas, en mars 2024. (Google Street View)

Au Texas, une centaine de maisons, bâties grâce à une imprimante 3D géante, viennent d'être terminées début septembre, pour constituer un quartier de Georgetown, Wolf Ranch, près d'Austin. Les travaux ont démarré en novembre 2022 dans cette région du Texas qui connaît l’une des plus fortes croissances démographiques du pays.

L’imprimante géante qui les a réalisées s'appelle Vulcan. Elle fait 4,5 mètres de haut, 14 mètres de large et pèse près de 5 tonnes. Elle pose, couche après couche, un mélange appelé Magma, fait de béton spécial, d’eau, de sable, et créé par la société Icon, qui a mis au point l’imprimante et qui a commencé en 2018 à imprimer des maisons 3D.

Des maisons "chaleureuses"

Vulcan bâtit des maisons à un étage, avec trois à quatre chambres à coucher, en trois semaines à peu près, hors fondation et toit. Le prix de ces maisons varie entre 470 000 et 600 000 dollars, sachant que le coût moyen d’une maison à Georgetown est de 460 000 dollars. Et les murs ne sont pas à angle droit comme c’est le cas en général dans la région avec les maisons en bois. "Esthétiquement, rien ne ressemble à ces maisons et même si elles sont faites par une machine, les maisons sont chaleureuses", affirme l’un des promoteurs.

En revanche, pour les fondations et le toit, la construction se passe de façon traditionnelle. Au-delà de la performance technologique, ces maisons imprimées en 3D ont des avantages particuliers, si l’on en croit les promoteurs. Selon eux, ces avantages sont même très significatifs. Les maisons sont plus rapides à construire, moins chères, demandant moins d’ouvriers et moins de matériaux, ce qui veut dire aussi moins de déchets. De plus, une fois dans la maison, les murs isoleraient remarquablement de l’extérieur, ce qui dans un État comme le Texas où il peut faire très chaud l’été, est un atout, y compris sur la facture d’électricité.

Résistance aux tornades et au pourrissement

Les murs et leurs courbes donneraient également plus de garanties contre les ouragans et les tornades, deux phénomènes climatiques auxquels n’échappe pas le Texas. Les murs seraient capables de résister à des vents de 400 km/h. Et puisqu’il n’y a pas de matériau organique ou presque - pas de bois par exemple - il n'y a pas de risque de pourrissement.

On peut s’attendre à voir la technique se répandre, mais il reste encore beaucoup à faire pour optimiser la méthode. Icon, pour aller plus loin que ce que peut faire Vulcan, a d’ailleurs développé un nouveau modèle, baptisé Phoenix : une sorte de bras robotisé géant qui peut construire des murs de huit mètres de haut. Il s’occupera aussi des fondations et du toit. Le temps de construction d’une maison serait réduit de six mois avec Phoenix. Une maison de 70m2 serait même imaginable en 24 heures.

Évidemment, il faudra voir comment réagissent les ouvriers de la construction qui représente presque 5% de la main-d’œuvre totale dans le pays. Icon collabore aussi avec la NASA pour exporter sa technologie vers la lune et ainsi construire des bâtiments sur place dans l’optique d’une présence humaine.

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