États-Unis : une start-up promet de détecter des MST avec une simple photo
Cette application s'appelle Calmara, elle a été lancée il y a quelques jours par une start-up américaine, et, sur le papier en tout cas, l'idée peut sembler bonne pour lutter contre les maladies sexuellement transmissibles (MST). Alors comment ça fonctionne ? Si vous avez un doute sur la santé sexuelle de votre partenaire masculin (pour l'instant, ça ne marche qu'avec les hommes), vous pouvez - avec son consentement précise l'application - télécharger dans l'application une photo de son pénis. Entraînée à l'Intelligence artificielle, Calmara va détecter les potentiels signes d'infection, et vous conseiller, si c'est le cas, de faire des tests approfondis. Le tout, avec des émojis et un ton bon enfant. L'idée, c'est donc de déculpabiliser et d'avoir un début de réponse, quand il y a un doute.
Un vase ou un gâteau en forme de pénis sont... totalement sains !
Mais certains médias américains se sont penchés sur les résultats, et ils sont assez aléatoires. Le Los Angeles Times a mis l'application à rude épreuve, en y chargeant des dizaines de photos provenant d'une banque publique du Center for Disease Control (CDC) - l'administration publique de la santé aux États-Unis. Si l'application fonctionne dans la plupart des cas, elle n'a parfois pas du tout relevé des photos de sexes présentant des signes évidents, par exemple pour un cas de syphilis très avancé. Plus inquiétant, l'application prend pour des signes d'infection des petites anomalies totalement bénignes et naturelles sur certains sexes. Elle affirme aussi qu'un vase ou un gâteau en forme de pénis sont, eux, totalement sains. L'application promet pourtant un taux de fiabilité de 65 à 95%.
Un taux jugé trop bas par les professionnels de santé
À ce stade, tous les chercheurs en médecine interrogés estiment que cette application fait plus de mal que de bien. Elle renforce ce qu'elle prétend combattre. Si beaucoup de patients cherchent des réponses simples et rapides sur internet, avec beaucoup de faux diagnostics, l'application augmente l'anxiété. Un médecin interrogé par le LA Times estime que 65% de réussite, c'est bien trop bas pour faire de cette application un outil médical, et il rappelle que rien ne remplace les analyses avec prise de sang ou d'urine. Le PDG de Calamara, lui, promet que - comme pour toute intelligence artificielle - les résultats vont s'affiner avec le temps.
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