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Face à la sécheresse, la gouverneure de l’Arizona interdit tout nouveau projet immobilier sans garantie autour de Phoenix

Les promoteurs qui voudront construire autour de la plus grande ville de l’État devront montrer patte blanche et prouver qu’ils n’utiliseront pas l’eau souterraine de la région.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Phoenix, la plus grande ville d'Arizona (Etats-Unis). (ROBYN BECK / AFP)

La décision de Katie Hobbs, la gouverneure démocrate de l’Arizona élue en novembre dernier, d’interdire tout nouveau projet immobilier sans garantie autour de Phoenix, s'explique en partie par un rapport sur les projections des besoins en eau souterraine dans la région. Un rapport mis de côté, selon la gouverneure, par l'administration précédente. Or, cette étude conclut que d'ici 2121, il manquera de l'eau pour satisfaire la demande de millions de foyers dans la zone. 

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L'Ouest des États-Unis fait face à une sécheresse qui dure depuis deux décennies maintenant, la pire en 1200 ans. Le fleuve Colorado, qui alimente en eau plusieurs États américains, dont la Californie et l'Arizona, doit être protégé. Plusieurs États se sont mis d'accord il y a quelques semaines sur une restriction de leur allocation venant du fleuve, c'est donc une autre ressource en eau, avec les nappes phréatiques, sur laquelle les Arizoniens ne peuvent plus autant s'appuyer qu'auparavant. La gouverneure a assuré pendant la conférence de presse que son État n'allait pas pour autant se retrouver sans eau. Elle a prévu 40 millions de dollars dans des efforts de conservation et elle a créé un "conseil de l'eau" pour trouver des solutions durables.

Du désert et des golfs

Les projets immobiliers en cours ou déjà approuvés ne sont pas affectés par la décision de la gouverneure. Mais pour leurs nouveaux projets, les promoteurs qui comptaient utiliser l'eau souterraine comme cela s'est fait pendant des années, vont devoir trouver d'autres solutions, dans certaines parties de Phoenix, en tout cas. Preuve du chantier : en janvier, la ville de Buckeye, dans la banlieue de Phoenix, passée de 6 000 à 90 000 habitants en seulement 20 ans, a dépensé 80 millions de dollars pour avoir accès à de l'eau souterraine. Si l'eau souterraine est l'option la plus simple et la moins chère, les promoteurs pourraient, par exemple, acheter de l'eau à des agriculteurs ou aux réserves amérindiennes.

En Arizona, l'utilisation de l'eau en milieu rural est moins régulée qu'en milieu urbain. Autre piste : la désalinisation de l'eau de mer. Mais c'est une méthode qui coûte cher, qui n'est pas encore parfaitement au point. Et puis, l'Arizona ne se trouve tout bêtement pas au bord de l'océan.

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Il faut bien se rendre compte que l'Arizona est un État désertique. Quand vous allez à Phoenix en avion, vous survolez des centaines de kilomètres de désert. Quand vous vous baladez en voiture dans la ville, vous êtes dans un cadre urbain, mais le désert vous entoure. Et pourtant, Phoenix est la cinquième plus grande agglomération des États-Unis avec 4,5 millions d'habitants, une banlieue s’est créée après l'autre où sont venus vivre des retraités pour le climat et les 200 parcours de golf de la région. Là où viennent aussi des Américains de tout le pays parce que la vie est moins chère qu'en Californie, par exemple.

Les terrains dans le désert coûtent moins cher mais évidemment, si les promoteurs ne peuvent plus construire comme avant, ces coûts risquent de grimper et le New York Times [article en anglais], par exemple, se demande si ce n'est pas la fin de cette croissance tous azimuts de Phoenix. Comme si la conquête du désert se retrouvait confrontée au principe de réalité.

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