Fin de vie : aux Etats-Unis, l'Etat de l'Oregon fait toujours figure de précurseur avec la loi "Mourir avec dignité"
La loi "Mourir avec dignité" dans l'Oregon consiste à autoriser le suicide assisté. Elle est entrée en vigueur en 1997 - neuf Etats américains ont suivi - et depuis quelques semaines, il n’y a même plus besoin d’être résident de l’Oregon, ce qui a fait dire à un groupe conservateur que la loi ouvre la porte au "tourisme de la mort" dans l’Etat. En France, la convention citoyenne termine ses travaux sur la fin de vie.
Les conditions restent strictes. D’abord, il faut que le patient, qui peut ainsi mourir chez lui plutôt qu’à l’hôpital, soit considéré en phase terminale avec six mois ou moins à vivre selon l’avis de deux médecins. La loi exclut toutefois les maladies de Parkinson, la sclérose en plaques ou encore la démence. La personne doit être capable de prendre la décision d’elle-même et d’avaler elle-même les médicaments prescrits. En 25 ans, les médecins ont écrit 3 280 prescriptions de ce type. Deux tiers des patients sont morts après avoir consommé les médicaments donnés.
Des "doulas" accompagnent les patients
Là encore, l’Oregon a été pionnier dans le pays en légalisant en 2020 la psilocybine, un acide, sous certaines conditions. Plusieurs études montrent que ses effets soulagent les patients en atténuant la peur de mourir. D’après plusieurs docteurs, les drogues psychédéliques aident à changer de perspective, à dépasser le sentiment d’impuissance et à s’ouvrir aux autres. Mais elles peuvent aussi vous tuer d’où l’importance d’un suivi médical dans une clinique adaptée.
Dans l'Etat, il existe des "doulas", qui assistent des futurs parents autour d’une naissance. C’est un accompagnement moral, spirituel, logistique parfois, mais jamais médical. Une "doula" n’est pas une infirmière. Il y a en aurait au moins 500 dans l’Oregon. Il s’agit, quelque part, comme avec les champignons, d’aider à surmonter la peur de partir, mais aussi d’écouter, d’aider à s’en aller en paix, à préparer la fin, à concevoir des souvenirs pour ceux qui restent, écrire une lettre par exemple pour le mariage d’un enfant des années avant qu’il ne se marie ou choisir la musique de ses funérailles.
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