Japon : des poissons avec des arêtes molles pour faciliter la consommation chez les jeunes
Après avoir compilé des sondages réalisés auprès des consommateurs, des spécialistes japonais de la pisciculture ont eu l'idée de créer des arêtes molles. Ils cherchaient à savoir pourquoi les familles du pays mangeaient de moins en moins de poisson. En France, la baisse de consommation a déjà été bien amorcée. Mais même au pays des sushis, la chute est assez spectaculaire. Chaque japonais consommait en moyenne 40 kilos de poisson par an en 2001. Et en 2022, ce n’était plus que 22 kilos par an. Soit presque deux fois moins. Dans les raisons avancées par les familles, il y a le problème des arêtes.
Un frein à la consommation chez les jeunes
Les mamans, qui font l’essentiel des repas ici, expliquent que leurs jeunes enfants se plaignent systématiquement des arêtes dans les poissons grillés ou dans les poissons bouillis qu’elles préparent. Elles ont donc tendance à opter pour des plats qui génèrent moins de débats.
Ce sont des chercheurs de l’Université de la préfecture de Shiga, juste au nord de Kyoto, qui se sont attaqués à ce problème et qui ont eu l'idée de créer des arêtes molles, notamment l’équipe qui étudie l’alimentation des poissons d’élevage. Ils ont cherché à modifier la recette de la nourriture qu’ils distribuent dans les bassins pour faire grandir les poissons destinés à la consommation.
Ce sont des carpes cruciennes, du tilapia ou encore du moroko, un poisson de rivière qu’on trouve beaucoup dans la région. Ces scientifiques ont progressivement réduit, dans l’alimentation des poissons, le phosphore qui les aide normalement à rigidifier leurs arêtes. Ils ont donc commencé à nourrir leurs poissons avec des poudres moins chargées en phosphore et leurs poissons d’eau douce ont développé des arêtes beaucoup moins dures. Sur les poissons de petite taille, moins de 10 centimètres, on ne ressent presque même plus les arêtes en bouche. Sur les plus gros, elles sont très facilement mangeables.
L’Université de Shiga veut passer à la phase commerciale. Elle a déjà testé ses poissons avec succès auprès de consommateurs. Maintenant, elle cherche un partenaire pour les vendre en ligne notamment. Elle espère que les clients ne seront toutefois pas rebutés par le prix. Car les poissons à arêtes molles coûtent en gros 10% plus cher que les poissons à arêtes dures.
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