Japon : pour diminuer les risques de maladies cardiovasculaires, les habitants de Yamagata sont invités à rire au moins une fois par jour
Le rire va-t-il permettre de résoudre une grande partie de nos problèmes ? C’est ce que pense en tout cas le conseil régional de l’une plus grandes régions du Japon. Les élus de la préfecture de Yamagata viennent d’adopter une ordonnance officielle : les habitants sont invités à rire au moins une fois par jour. Pour ces élus, cette mesure pourrait sauver des vies.
C’est un texte très sérieux qui a été voté fin début juillet par l’Assemblée préfectorale de la préfecture de Yamagata, une région du nord-est du Japon. Il y a eu des débats acharnés et la majorité conservatrice, qui contrôle la région, a réussi à faire voter cette ordonnance. On y retrouve deux recommandations : essayer pour les habitants de rire au moins une fois par jour afin de promouvoir une amélioration de leur santé psychologique et physique, mais ce n'est pas tout. Les entreprises de la préfecture sont incitées à créer un environnement de travail beaucoup plus propice au rire. La préfecture a aussi décidé que le 8 de chaque mois serait désormais la journée officielle de la promotion du rire.
Pour faire le lien entre rire et santé des habitants, les élus de la préfecture s’appuient sur une étude scientifique, qui a été réalisée par la faculté de médecine de l’Université de Yamagata. Ces chercheurs ont essayé de trouver une corrélation entre le rire et les gros problèmes de santé.
Ils ont donc suivi pendant environ cinq ans 17 000 résidents de la préfecture de Yamagata, des hommes comme des femmes âgées de plus de 40 ans. Lorsque ces habitants faisaient leur check-up annuel, leurs contrôles, dans l’un des hôpitaux publics de la région, les chercheurs leur faisaient répondre à un petit questionnaire sur leur vie quotidienne et sur leur propension à rigoler.
La fréquence du rire étudiée
Ils ont fait des tableaux sur la fréquence du rire de ces habitants, en notant ceux qui rient plus d’une fois par jour, plus d’une fois par semaine, ou alors une seule fois par mois, et ainsi de suite. Ensuite, ils ont comparé ces données avec les maladies cardiovasculaires de ces 17 000 personnes et leurs éventuelles causes de décès. Pendant la durée de l’étude, il y a eu 257 morts dans l’échantillon et 138 problèmes cardiovasculaires. Les chercheurs ont découvert qu’il y avait légèrement plus de risque de décès ou de maladies cardiovasculaires chez les habitants, qui riaient le moins souvent.
Cette ordonnance de promotion du rire ne fait pas l’unanimité politique. Beaucoup d’élus, du centre et de gauche, ont voté contre le texte, qu’ils ont trouvé ridicule. Ils ont expliqué qu’il n’était pas normal de promouvoir ainsi la rigolade chez des gens, qui peuvent souffrir de maladies ou de graves problèmes personnels. Certains ont même estimé que ce rire forcé était une atteinte aux droits de l’homme. D’où la volonté de la préfecture de promouvoir le rire pour réduire les pépins de santé de ses habitants.
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