Météorologie : un laboratoire américain simule un ouragan pour mieux étudier le phénomène
Aux États-Unuis, le laboratoire SUSTAIN - qu’on peut traduire par "résister" ou "supporter" - a coûté 15 millions de dollars à l’université de Miami. Le simulateur d’ouragans est un réservoir de 23m de long, 6m de large, avec une capacité de 144 000 litres d’eau. Cette eau est agitée par 12 panneaux, qui vont générer des vagues plus ou moins fortes, en fonction des besoins de l’étude. Dans le même temps, un ventilateur super puissant - 1 400 chevaux, utilisé à la base pour aérer une mine - va souffler un vent pouvant atteindre les 250 kilomètres par heure, l’équivalent d’un ouragan de catégorie 5. Les chercheurs utilisent également une petite maison équipée de capteurs pour mesurer les impacts du vent et des vagues.
Un laboratoire au service du monde entier
Les Américains ont débloqué de pareils moyens pour mieux comprendre les ouragans et les tempêtes. Et il y a une certaine logique à le faire dans une région comme la Floride, touchée quasiment chaque année. Tout ce travail d'étude est évidemment beaucoup plus difficile, dangereux et imprévisible en conditions réelles. Pourquoi un cyclone gagne en puissance aussi vite ? C’est une des questions centrales. Le laboratoire a, par exemple, observé que l’embrun formé par des vents puissants a un impact sur l’intensification d’un ouragan. Un autre sujet étudié est l’impact du réchauffement climatique et donc de l’eau sur la force d’un ouragan. Et puis, mieux prévoir la route d’un ouragan compte énormément pour l’organisation des secours et des autorités. Le laboratoire sert également à tester la résistance des bâtiments au vent et aux vagues. Ce qui pourrait aider les architectes à concevoir des constructions plus adaptées.
Ce laboratoire unique au monde peut être étudié par des chercheurs en dehors de l’université de Miami. Des chercheurs du monde entier, de France, d’Australie et du Japon, sont venus y travailler. Une expérience a consisté à placer des coraux artificiels dans le réservoir pour savoir s’ils diminuaient la puissance des vagues, par exemple. Un GPS flottant capable de suivre une marée noire a été développé grâce à des centaines de tests dans le laboratoire. Une société privée a testé la résistance de ses panneaux solaires flottants. Le réservoir a même servi d’aquarium en 2017, quand un autre département de recherche de l’université étudiant des espèces marines en voie de disparition a eu besoin de les déplacer. Même Leonardo Di Caprio, très concerné par les questions environnementales serait venu voir de près ce laboratoire.
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