Pollution : les propriétaires d'un immeuble de New York tentent la solution inédite d'injecter leur CO2 dans du béton
Aux Etats-Unis, pour lutter contre l'énorme pollution émise par les gratte-ciel de la métropole de New York, les propriétaires de l’une des nombreuses tours de Manhattan ont mis en œuvre une solution inédite. L’immeuble en question, le "Grand Tier building" fait 30 étages et il est situé dans le quartier huppé de l’Upper West Side. Comme tous les grands immeubles résidentiels, une bonne partie de la pollution émise provient des gigantesques brûleurs à gaz destinés à chauffer les appartements. Ses propriétaires ont donc fait appel à une société, nommée "Carbon Quest", afin de capturer une partie du CO2 dégagé.
Pour cela, des tuyaux captent désormais à la source jusqu’à 60% de ce dioxyde de carbone qui est ensuite refroidi puis liquéfié et transporté jusqu’à une cimenterie de Brooklyn. Cette matière y est alors transformée en une sorte de poudre qui est mélangée au ciment pour en faire des blocs de béton. Le CO2 est alors coincé et il ne peut plus contribuer au réchauffement climatique, ces blocs permettent de construire d’autres immeubles.
Lourde amende et solution provisoire
La métropole souhaite en effet réduire les émissions de gaz à effet de serre qui se dégagent de ces immeubles de 40% d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050. Dès l’an prochain, des amendes croissantes sont prévues par une nouvelle loi environnementale. Les propriétaires du "Grand Tier building" risquent ainsi de devoir payer 100 000 dollars par an dès 2024 et 400 000 dans une dizaine d’années. L’avantage de cette loi, c’est qu’elle a fait de New York, une sorte de laboratoire à innovation en forçant les bailleurs à agir. On est dans la ville la plus peuplée du pays la ville des gratte-ciel, puisqu’une centaine de tours à New York font 200 mètres ou plus.
Mais l'efficacité de cette méthode reste encore à prouver. Il faut trouver des cimenteries, des entreprises du BTP, prêtes à injecter du CO2 dans leurs blocs de béton. C’est aussi sans doute un pis-aller pour les propriétaires du "Grand Tier Building", une solution provisoire, destinée à ne pas payer d’amende dans un futur proche. La nouvelle loi new-yorkaise cherche surtout à pousser à l’abandon des énergies fossiles au profit du tout électrique, mais les coûts et la logistique sont énormes. Pour l’instant, cette façon de capturer le CO2 dans la maçonnerie est un "pont", disent les bailleurs du "Grand Tier Buildng" en attendant mieux.
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