C'est comment ailleurs ? La hausse du "smic" britannique
Alors qu’Emmanuel Macron promet une augmentation de 100 euros du smic en France, le salaire minimum grimpe en Grande-Bretagne.
Si le smicard français devrait voir sa fiche de salaire augmenter de 100 euros, le smicard d’outre-Manche gagne plus d’argent depuis 2016. Un phénomène apparemment étonnant dans la très libérale Grande-Bretagne, réputée pour ses nombreux contrats "zéro heure" où des centaines de milliers de salariés sont payés à la tâche.
Rejoindre le niveau du smic français
Mais voilà, le salaire minimum est bel et bien sur une pente ascendante en Grande-Bretagne depuis plus de deux ans et demi sous l'impulsion des conservateurs, du temps où David Cameron était encore Premier ministre.
Après des années de disette salariale, la première hausse de 7,5% est intervenue en avril 2016. Le plan des conservateurs est de faire monter de 40% sur cinq ans ce qu'on appelle là-bas le "salaire minimum vital", qui pourrait dépasser à terme le niveau du smic français.
Plus pour les salaires et moins pour les aides
Les conservateurs ont été convertis à la générosité salariale car ils commençaient à se faire du souci face à la monté du populisme, qui est largement nourri par le sentiment de déclassement de la population.
Alors, dès 2015, le ministre des Finances George Osborne a annoncé que le pays devait sortir d'une économie de bas salaires, de taxes élevées et d'Etat providence généreux pour créer un pays de hauts salaires, de faibles taxes et de faible État providence.
Pas de miracle
Pour faire passer la pilule auprès des entreprises, qui paient le salaire minimum, le gouvernement britannique a promis que la fiscalité allait baisser. Et avec elle, certaines aides sociales touchées par les smicards, comme des compléments de revenus ou des allocations logement. Les conservateurs veulent que la population gagne plus d’argent mais qu’elle soit moins assistée.
Si le salaire minimum monte et que les taxes ou impôts baissent, l'Etat providence sera mécaniquement moins généreux. Ça vaut pour tous les pays. Pour la Grande- Bretagne, la hausse certes inédite du salaire minimum doit être également être tempérée par deux autres facteurs. D’abord, elle ne concerne pas les salariés de moins de 25 ans pour lesquels s'appliquent les salaires au rabais. Par ailleurs, l'inflation actuelle, qui frise les 3%, grignote une partie des hausses de salaires.
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