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C'est comment ailleurs ? La lutte contre l'homophobie dans le foot anglais

Alors que la ministre française des Sports déplore l’homophobie dans les stades de football, en Angleterre, le championnat a lancé quelques initiatives

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le drapeau LGBT (BEATA ZAWRZEL / NURPHOTO)

Si Roxana Maracineanu a été choquée par les chants homophobes lors du dernier PSG-OM le 17 mars, en Grande-Bretagne la première division du football anglais tente de sortir ses supporters de l'homophobie et d’afficher son soutien à la communauté LGBT.  

Aux couleurs de l’arc-en-ciel   

Depuis trois ans, la Premier League demande aux joueurs de porter les couleurs du drapeau arc-en-ciel, le drapeau des communautés LGBT pendant une semaine. Pour la saison 2018-2019, c'était la semaine du 30 novembre au 5 décembre 2018. A cette occasion, drapeaux, écrans géants, tableaux d’affichages, logos, lacets ou brassards étaient aux couleurs de l’arc-en-ciel.  

Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation contre l’homophobie, la Premier League travaille aussi avec la police pour que celle-ci soit plus sévère en cas d’actes homophobes.  

Rares sanctions  

En janvier 2019, fait exceptionnel, un supporter de Chelsea a été interdit de stade pour trois ans pour homophobie et a écopé d’une amende de 965 livres, soit l’équivalent de 1 100 euros. En décembre dernier, l’homme avait lancé des insultes homophobes lors d’un déplacement de Chelsea à Brighton, la station balnéaire du sud de l’Angleterre qui accueille une grande communauté LGBT. La ville est considérée comme la capitale gay de la Grande-Bretagne. Les fans du club sont régulièrement ciblés par des insultes homophobes. Que ce soit à domicile ou en déplacement comme en décembre 2018 dans le stade d’Huddersfield où des chants homophobes ont retenti dans les gradins.            

Le problème persiste  

Il existe bien dans les clubs des associations de supporters gays, mais elles sont présentes dans seulement un tiers des équipes professionnelles anglaises. A Brighton, il y a les "Proud Seagulls" et dans le club londonien d’Arsenal, il y a les "Gay Gooners".  

Le club d’Arsenal tente d’apparaitre tolérant. En 2017, il a organisé une série de tirs au but entre ses supporters gays et ceux de Brighton en levée de rideau de la rencontre Arsenal-Brighton.  

L’homosexualité reste taboue  

Mais il demeure très difficile pour un joueur britannique de faire son "coming out" dans un univers gonflé à la testostérone. Les joueurs homosexuels ne disent rien de peur de mettre leur carrière en danger et de ne pas être soutenus par leur clubs face aux réactions hostiles d’une partie du public.   

Le dernier "coming out" date d’août 2017 ; c’était celui d’un arbitre de Premier League, Ryan Atkin. Le dernier joueur c’était en 1990. Justin Fashanu, qui avait alors été victime d’un rejet massif après avoir révélé son homosexualité.

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