C'est comment ailleurs ? La "ZAD" des Sioux du Dakota
Alors qu’une décision sera prise en janvier sur le projet contesté d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, franceinfo s’intéresse au bras de fer américain sur un oléoduc controversé dans le Dakota du Nord
Si les opposants à Notre-Dame-des-Landes bataillent depuis des années contre le projet des autorités, les Etats-Unis ont connu en 2016 un conflit entre Indiens et partisans d’un pipeline dans le nord du pays.
Dakota Access Pipeline
Cet oléoduc a été construit sur près de 1 900 km entre des champs de pétrole de schiste dans le Dakota du Nord, près de la frontière canadienne, et une zone de stockage dans l'Illinois. Les canalisations sont enterrées. La capacité du pipeline est de 470 000 barils par jour.
Double problème
Ce tracé pose deux problèmes principaux. D’une part, il passe sous des territoires indiens dans le Dakota du Nord et dans l'Iowa, protégés par des traités signés au XIXe siècle entre les Etats-Unis et les Sioux. Les textes stipulent que personne ne peut s'approprier ces terres.
D’autre part, le tracé passe sous un lac artificiel et menace des nappes phréatiques. Une fuite de pétrole pourrait avoir des conséquences sérieuses.
Une "ZAD à l’américaine"
En 2016, pendant presque un an, des membres de la tribu sioux de Standing Rock soutenus par des écologistes ont occupé le terrain en tentant d'empêcher la construction du tronçon controversé. Un camp de fortune s'est installé dans le secteur et des échauffourées ont éclaté avec les forces de l'ordre à plusieurs reprises. Fin 2016, Barack Obama a gelé le projet juste avant son départ de la Maison Blanche, mais le nouveau locataire Donald Trump l'a relancé début 2017.
Echec des opposants
En février, les derniers opposants ont dû quitter le camp devant les engins de chantiers protégés par les forces de l'ordre et des véhicules blindés. Les Sioux ont organisé une marche à Washington et planté des tipis tout près du Congrès.
Finalement, le pipeline a commencé à fonctionner en juin 2017 et a connu une petite fuite. Mais c'est sur un autre pipeline controversé, Keystone, que la plus grosse fuite s'est produite très récemment, en novembre. 5 000 barils de pétrole se sont répandus dans les plaines du Dakota du Sud.
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