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C'est comment ailleurs ? Le coût des logements en Grande-Bretagne

Alors que les prix des logements sont en surchauffe dans plusieurs villes de France, dont Paris, franceinfo s’intéresse à la Grande-Bretagne, le pays le plus cher d'Europe

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le quartier de NottingHill à Londres (RENAULT PHILIPPE / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

Il y a presque 40 ans, la conservatrice Margaret Thatcher voulait faire de la Grande-Bretagne un pays de propriétaires. En 2017, Theresa May, la nouvelle "dame de fer", déplore des logements inabordables, particulièrement pour les plus pauvres. Actuellement, seuls 37% des 25-34 ans sont propriétaires en Grande-Bretagne. Il y a 10 ans, ils étaient 60%.

Explosion des prix

Depuis le milieu des années 90, les prix ont été multipliés par 3,5 dans toute la Grande-Bretagne, en complète déconnexion des revenus.

Il y a 20 ans, il fallait trois ans à un couple avec un salaire moyen pour économiser la somme nécessaire à la garantie de son achat. Aujourd'hui, il faut en théorie 24 ans pour réunir cet apport personnel.

Un logement en Grande-Bretagne représente en moyenne sept années de salaires. Dans les années 90, c'était deux fois moins. A Londres, le logement représente dix années de salaires.  

Londres, ville des records

Le prix moyen d'un appartement tourne autour de 650 000 euros, avec quelques records qui donnent le vertige. L'appartement le plus cher a été vendu 170 millions d'euros en 2014 pour 1 500 m2, soit 113 000 euro le m2.

La même année, le parking le plus cher du monde s'est vendu près de Hyde Park pour 483 000 euros. Pour ce prix-là, il avait de la place pour deux voitures…  

La raisons de l’inflation

Deux phénomènes principaux ont poussé les prix. Les taux d'intérêts très bas, qui favorisent la bulle. Et surtout la pénurie de logements. Il ne s'en construit pas assez depuis des décennies.

Quand Margaret Thatcher a décidé de favoriser l'achat des logements sociaux par leur locataires, des millions de Britanniques en ont profité pour devenir propriétaires, mais les logements sociaux vendus n'ont pas été remplacés par de nouveaux HLM. Résultat, il y a aujourd'hui deux fois moins de logements sociaux qu'il y a 30 ans. 

Les locataires tirent la langue

Dans le privé, le montant des loyers dépasse la plupart du temps 50% des revenus du locataire. Pour les aider, l'Etat donne des aides au logement, mais les propriétaires en profitent pour faire monter leurs loyers.

Avenir incertain

Face à cette situation, le gouvernement a annoncé en janvier 2017 qu'il allait construire des villes nouvelles, à la campagne, avec 200 000 logements à la clé, pour loger les Britanniques qui ne peuvent plus vivre dans les villes existantes.

Enfin, Brexit qui vient d'être officiellement déclenché, pourrait contribuer à faire exploser la bulle immobilière.

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