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C'est comment ailleurs ? Le péage urbain de Singapour

Alors que le gouvernement réfléchit à des péages urbains à l’entrée des grandes villes, franceinfo s’intéresse à Singapour qui fait payer des milliers d’euros aux automobilistes

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La circulation routière dans Singapour en 2016  (ROSLAN RAHMAN / AFP)

Si la ministre des Transports voudrait favoriser l’apparition de péages à l’entrée des grandes métropoles françaises, le gouvernement de Singapour a mis en place un système très dissuasif.  

31 000 euros pour circuler  

Dans cette ville-Etat asiatique, il faut payer en moyenne l’équivalent de 31 000 euros pour rouler en voiture. Cela correspond à une berline moyenne gamme du type Toyota Corolla, une des voitures les plus vendues dans le monde.  

A Singapour, quand vous achetez une voiture neuve, il faut donc payer la voiture et le certificat pour pouvoir rouler dans la ville. Pour la Corolla, cela revient à plus de 70 000 euros.  

Plus cher encore  

Et cela peut monter encore si la voiture est plus luxueuse, et c’est le cas à Singapour. La licence maximale culmine à 60 000 euros. Le coût final de la voiture atteint alors des sommets. La licence est certes valable dix ans, mais dans le cas de la Corolla à 31 000 euros, le tarif annuel atteint 3 100 euros.  

Décision autoritaire  

Les autorités ont pris cette mesure pour imiter drastiquement la circulation sur ce petit territoire de taille limitée dans lequel il y a beaucoup d'argent et donc de voitures. Le gouvernement ne s'est pas demandé si la population serait contente car Singapour est un pays très strict. Les fumeurs y sont pourchassés sans pitié et celui qui jette un papier par terre prend de gros risques. Les médias ne risquent pas de dire grand-chose car ils sont contrôlés par le pouvoir. On n'ose pas imaginer ce qu'une telle mesure pourrait donner dans une démocratie.  

Trafic un peu plus fluide

La circulation est relativement fluide, surtout comparée aux embouteillages monstres que connaissent d'autres métropoles asiatiques comme Jakarta en Indonésie aux Manille, aux Philippines.  

Cela dit, les habitants de Singapour critiquent de plus en plus le système car des embouteillages sont réapparus aux heures de pointe. La population estime que le gouvernement devrait faire un distinguo entre ceux qui ont vraiment besoin d'une voiture pour le travail ou la famille et ceux qui achètent un véhicule juste pour affirmer leur statut social.   

Trop de riches  

Car il y a beaucoup de riches à Singapour, l’Etat qui enregistre la plus grosse concentration de millionnaires au mode. Forcément, cette population peut se permettre de se payer une voiture de luxe et la licence hors de prix qui va avec.  

Résultat, les personnes aisées se retrouvent dans la rue avec leur voiture. Il y a 600 000 véhicule dans cette ville-Etat de seulement 720 km2, soit quatre fois petit que Hong Kong. Le réseau routier sans surprise très peu étendu.  

Améliorer les transports en commun  

Pour pouvoir se passer des voitures, encore faut-il que les transports en commun soient développés et performants. Le gouvernement a lancé récemment un plan de 18 milliards d'euros pour moderniser le réseau et aménager des pistes cyclables.

Mais en attendant, les habitants de Singapour se plaignent d'un réseau ferroviaire qui manque de fiabilité et de bus qui n'arrivent pas à l'heure en raison des voitures trop nombreuses sur les routes.

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