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C'est comment ailleurs ? Les repas scolaires en Grande-Bretagne

Alors que le gouvernement veut développer le petit-déjeuner gratuit à l’école, la Grande-Bretagne a déjà lancé ce dispositif et tente d’améliorer la qualité des repas.

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une assiette de petit-déjeuner  (STEPHEN LUX / CULTURA CREATIVE)

Si le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer souhaite expérimenter le premier repas de la journée gratuit, la Grande-Bretagne a initié le mouvement dans les années 90 pour aider les enfants à mieux manger.  

Car il existe deux gros problèmes de nourriture en Grande-Bretagne dans les écoles. Les enfants qui arrivent le matin le ventre vide, souvent dans les quartiers pauvres, et la mauvaise qualité des aliments servis dans les cantines. En Grande-Bretagne, beaucoup d'enfants mangent peu ou mal. Pour ceux qui mangent mal, le tiers des enfants de moins de 13 ans est en surpoids ou obèse.  

Petit-dej’ juste avant la classe    

Pour les enfants qui arrivent à jeun, les Britanniques ont créé les "school breakfast club" (clubs du petit-déjeuner à l'école).  Ainsi, depuis les années 90, des milliers d'établissements dans tout le pays offrent le petit déjeuner à la cantine avant d'attaquer les cours. Cela se passe souvent dans des endroits pauvres où les enfants partent de chez eux le matin sans passer par la cuisine. Le fait de manger à l'école leur donne suffisamment d'énergie pour suivre une mâtiné de cour sans décrocher.  

Pas pour tout le monde  

Ce n'est pas l'Etat de manière centralisée qui paie ce service, mais plusieurs acteurs, en premier lieu les écoles. Ensuite, il y a des réseaux de solidarité, des groupes communautaires, des Eglises ou des entreprises. Certaines écoles offrent les repas uniquement aux élèves les plus modestes, d'autres les donnent à tout le monde pour éviter la stigmatisation des enfants les plus pauvres. En 2017, les conservateurs au pouvoir avaient promis d'offrir le petit déjeuner gratuit à tous les enfants du pays, mais le projet n'a pas vu le jour.  

Plus de légumes et de fruits  

Plus largement, les autorités ont décidé d'agir sur la qualité des aliments servis à la cantine. Depuis 2015, les écoles doivent servir au moins un légume et un fruit par jour, au moins trois variétés de légumes et de fruits par semaine. Elles n'ont pas le droit de proposer des sucreries et doivent encourager les enfants à boire de l'eau plutôt que des jus de fruits. Les ventes de sucreries et de boissons sucrés sont également interdites. Il faut savoir que les enfants britanniques dépensent annuellement l'équivalent de 450 euros en bonbons ou barres chocolatées.  

Réaction à la "malbouffe"

Cette réglementation est venue renforcer des mesures déjà prises par les travaillistes en 2007. A l'époque, l'opinion publique avait été choquée par l'émission télévisée d'un célèbre animateur et chef cuisinier, Jamie Oliver. Cet homme avait dénoncé la "malbouffe" à l'école avec son lot de frites, hamburgers, beignets, boissons sucrées. Les enfants refusaient de manger les moindres légumes ou fruits. C'est à ce moment-là que le gouvernement de Tony Blair a décidé de débloquer plusieurs dizaines de millions de livres pour améliorer l'alimentation scolaire.

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