C'est dans ma tête. Les devoirs de vacances
Les vacances ont maintenant commencé. Et de nombreux parents, qui se préoccupent déjà de ce que sera, pour leurs enfants, la prochaine rentrée, se posent la question des devoirs de vacances.
A l'heure des vacances qui commencent, beaucoup de parents se posent comme chaque année la question de la nécessité des devoirs de vacances. La psychanalyste Claude Halmos pense que les vacances, c'est pour les enfants un moyen d'apprendre autrement...
Pensez-vous que ces devoirs soient utiles ?
Ils peuvent éventuellement avoir une utilité pour des enfants qui auraient un grand retard à rattraper. Mais je crois que les vacances peuvent aider les enfants à apprendre, sans que l’on ait besoin d’en passer par les devoirs de vacances.
Que voulez-vous dire ?
Les vacances peuvent être un moyen de faire comprendre à un enfant l’intérêt d’apprendre. Pour beaucoup d’enfants l’idée d’apprendre est liée à une obligation, dont ils ne comprennent pas l’utilité, et qui n’est en aucun cas susceptible de leur apporter du plaisir.
Ils pensent qu’ils doivent apprendre parce que leurs parents le veulent, et les enseignants aussi, qu’ils n’ont pas le choix. Et, pour ces enfants, les devoirs de vacances sont souvent un morceau de cette obligation dénuée de sens, qu’on les oblige à emporter dans leur valise et qui va leur voler, pensent-ils, des heures de liberté et de plaisir. D’où l’intérêt de faire autrement.
Et on peut "faire autrement" comment ?
On peut, pendant les vacances, "brancher" les connaissances sur la "vraie vie". Et surtout sur les plaisirs, qu’à cette période, la "vraie vie" peut procurer. On peut faire de la lecture en lisant le guide du château que l’on va visiter, ou le livre sur les plantes, qui permet de savoir le nom de celle que l’on a trouvée.
On peut faire du calcul en comptant les oeufs ou les carrés de chocolat nécessaires pour faire le gâteau du goûter. On peut, au hasard du voyage, faire de l’histoire, de la géographie ou des sciences. On peut donc, autrement dit, faire des vacances une école de la vie.
Vous pensez vraiment que cela peut réussir ?
La clef de la réussite de cette entreprise, c’est le désir, le plaisir et l’enthousiasme. Des deux côtés. Si les adultes se forcent, en croyant bien faire, et s’ennuient, ou s’ils se servent des occasions qu’offrent les vacances pour essayer de manipuler l’enfant et de l’amener à faire du scolaire malgré lui, cela ne peut pas réussir.
Parce qu’un enfant sent toujours la vérité de ce qui se passe. On ne peut pas le tromper. Mais si l’adulte prend du plaisir à ce qu’il fait, et a envie de partager ce plaisir avec l’enfant, en partageant avec lui des connaissances, à propos de tout et de n’importe quoi, il lui permet de comprendre qu’apprendre peut être autre chose qu’un pensum. Et cela, c’est quand même le plus utile et le plus beau des devoirs de vacances que l’on puisse faire...
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